Dernière modification de l’article le 17 janvier 2020 par Admin

On connaissait le pouvoir des pensées sur le corps. On avait beaucoup étudié les pensées positives. Mais qu’en est-il des pensées négatives comme la perspective de douleur ? Est-ce que le seul  fait de penser à la douleur peut faire mal ?

La peur que certains ressentent avant une injection ou une visite chez le dentiste active les mêmes régions du cerveau que la douleur elle-même. Cette constatation a été effectuée par des chercheurs de la Emory University School of Medicine d’Atlanta.

L’équipe de Gregory Berns a soumis 32 volontaires à des chocs électriques cutanés et l’activité cérébrale a été suivie par scanner. L’expérience s’est déroulée en deux étapes.
Dans un premier temps, les volontaires ont été informés du moment et de l’intensité du choc. Lors de la seconde partie de l’expérience, les volontaires pouvaient choisir entre un choc électrique fort et immédiat ou un faible choc électrique avec un délai.


Parmi les sujets, 9 ont préféré un choc immédiat pour éviter d’attendre le choc électrique. Chez ces volontaires, l’activité cérébrale spécifique est fortement augmentée dans la région du cerveau responsable de la douleur, et plus particulièrement au niveau de l’aire attentive aux stimuli. Pour Gregory Berns, ces sujets se focalisant sur le choc imminent, l’attente en elle-même est perçue comme un choc.

Les 23 autres volontaires préfèrent attendre pour subir un choc moindre. Contrairement au groupe précédant, aucun pic d’activité spécifique n’a été enregistré pendant la période d’attente.

Cette étude parue dans le journal Science permet de mieux comprendre le comportement individuel face à une prise de décision. Désormais, les chercheurs tentent d’extrapoler ces résultats sur des durées d’attente de l’ordre de jours ou de semaines et sur l’anticipation de sentiments heureux.

Ce constat permet aussi de mieux comprendre ce qui se passe concrètement chez les jeunes en phobie scolaire : la seule perspective d’aller à l’école peut créer effectivement une douleur parfois même physique. Plus qu’un vulgaire caprice, il s’agit de reconsidérer la vision de la souffrance de certains jeunes à l’école.

Texte: Brice Obadia; Hedi Haddada

Origine: – Ambassade de France aux Etats-Unis / ADIT – http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/33592.htm

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