Dernière modification de l’article le 13 mai 2024 par Admin
Coup de semonce dans le monde éducatif : la Suède, pays bien classé dans les enquêtes PISA, décide d’arrêter le « tout-écran » à l’école. Retour aux livres versions papiers désormais privilégié dans l’apprentissage.
Qu’est-ce qui justifie ce virage à 180° ? L’exposition aux écrans, même à usage éducatif, serait-il si mauvais que cela ?
La Suède n’est pas le seul pays à revenir en arrière sur le numérique. Les Pays-Bas y songent sérieusement en commençant par bannir tous les objets connectés à partir de 2024.
Le tout numérique ne permettrait-il pas une évolution pédagogique salutaire ? Ne faut-il pas vivre avec son temps ?
Sources et références
La Suède : la suède arrête l’enseignement via le numérique et revient aux manuels scolaire!
https://www.bfmtv.com/societe/education/tablettes-a-l-ecole-la-suede-fait-marche-arriere-et-revient-aux-manuels_AN-202308210333.html
La Suède juge les écrans responsables de la baisse du niveau des élèves et veut un retour aux manuels scolaires
https://www.lemonde.fr/planete/article/2023/05/21/numerique-a-l-ecole-la-suede-juge-les-ecrans-responsables-de-la-baisse-du-niveau-des-eleves-et-fait-marche-arriere_6174171_3244.html
Pays-Bas – Le gouvernement néerlandais entend éloigner les appareils connectés des salles de cours d’ici à 2024, afin de garantir aux élèves une meilleure qualité d’apprentissage https://www.lepoint.fr/education/ecole-les-pays-bas-vont-bannir-les-portables-des-salles-de-classe-04-07-2023-2527400_3584.php#11
Les parents de la Silicon Valley interdisent la technologie à leurs enfants?
https://www.bbc.com/afrique/monde-48845492
Bill Gates, Steve Jobs… Quand les patrons de la Silicon Valley interdisent les écrans à leurs enfants
https://www.francetvinfo.fr/sciences/high-tech/bill-gates-steve-jobs-quand-les-patrons-de-la-silicon-valley-interdisent-les-portables-et-les-reseaux-a-leurs-enfants_2514445.html
De deux à cinq ans, les enfants passent de plus en plus de temps devant les écrans
https://www.radiofrance.fr/franceinter/de-deux-a-cinq-ans-les-enfants-passent-de-plus-en-plus-de-temps-devant-les-ecrans-2759259
La lecture sérieuse est pénalisée par la numérisation et le survol en ligne, selon les chercheurs
https://www.researchgate.net/publication/337961200_Effects_of_Excessive_Screen_Time_on_Neurodevelopment_Learning_Memory_Mental_Health_and_Neurodegeneration_a_Scoping_Review
Effets d’un temps d’écran excessif sur le neurodéveloppement, l’apprentissage, la mémoire, la santé mentale et la neurodégénérescence : une revue de la portée
Oui, l’utilisation excessive des écrans nuit toujours à nos enfants
Le temps passé devant un écran pendant l’enfance peut contribuer à des retards de développement
Publié le 22 avril 2022 | Évalué par Lybi Ma
https://www.psychologytoday.com/intl/blog/talking-about-trauma/202204/yes-excessive-screen-use-is-still-damaging-our-children
Michel Desmurget, neurologue : « les écrans sont nocifs jusqu’à six ans, les enfants ont besoin d’interactions humaines ! »
https://lesprosdelapetiteenfance.fr/vie-professionnelle/paroles-de-pro/rencontres/michel-desmurget-neurologue-les-ecrans-sont-nocifs-jusqua-six-ans-les-enfants-ont-besoin
De deux à cinq ans, les enfants passent de plus en plus de temps devant les écrans
https://www.radiofrance.fr/franceinter/de-deux-a-cinq-ans-les-enfants-passent-de-plus-en-plus-de-temps-devant-les-ecrans-2759259
Temps d’écran : les adultes accros à leurs outils numériques
Pas une journée ne passe sans que l’on ait besoin des écrans. Smartphone, console, tablette, ordinateur télévision. Avec le développement du numérique et la multiplication des applications, ils sont devenus quasi indispensables à notre quotidien, au point d’être une source d’addiction. Voir les chiffres clefs, articles de 2021.
https://vousparmacif.macif.fr/temps-d-ecran-adultes-accros-outils-numeriques
En 2022, la multiplication des équipements au sein du foyer et le développement des usages numériques se poursuivent
Fortnite : des psychologues pour le rendre le plus addictif possible ? Publié le 08/10/2019 CENTFRANCE.fr – https://www.cnetfrance.fr/news/fortnite-des-psychologues-pour-le-rendre-le-plus-addictif-possible-39891821.htm
« Celia Hodent, la psychologue française derrière le succès du jeu vidéo « Fortnite » Le monde.fr du 10 mai 2018 – https://www.lemonde.fr/pixels/article/2018/05/10/celia-hodent-la-francaise-derriere-le-succes-du-jeu-video-fortnite_5297079_4408996.html
Michel Desmurget : le temps passé par les enfants devant les écrans est « hors normes, extravagant » https://youtu.be/PoHTnbo7Oro?si=CyHteIouG8T8h2D1
La fronde de parents d’élèves français contre le tout-numérique à l’école
Face à la numérisation de plus en plus présente dans l’apprentissage scolaire, des parents s’inquiètent de la baisse de niveau des écoliers, et dénoncent des difficultés de concentration.
https://www.courrierinternational.com/article/vu-d-espagne-la-fronde-de-parents-d-eleves-francais-contre-le-tout-numerique-a-l-ecole
Version Texte du dossier
Une nouvelle qui a fait un petit peu sensation dans le monde éducatif, c’est que la Suède a décidé d’arrêter l’enseignement via le tout numérique dans les écoles. Donc la Suède, qui est plutôt bien classée dans le classement PISA, revient complètement sur le tout numérique, donc l’éducation par le numérique à l’école, et revient à quelque chose de plus classique, elle revient via des manuels scolaires.
Pourquoi ? Mais parce que tout simplement la Suède juge que finalement les écrans sont responsables de la baisse du niveau des élèves et donc veut retourner au manuel classique.
En France, on trouve pas mal d’écoles qui décident de vivre avec leur temps et donc profitent des technologies, et s’orientent vers le tout numérique à l’école : les élèves travaillent avec des tablettes, munies de logiciels éducatifs où l’accès Internet est limité (en tout cas contrôlé).
Si la Suède remet en cause l’utilisation des écrans à l’école, il y a également les Pays-Bas qui ont décidé de limiter les objets connectés. Il est vrai que le bannissement ne va pas forcément aussi loin que la Suède.
En tout cas les Pays-Bas décident d’éloigner les appareils connectés des salles de cours d’ici à 2024 (ce qui comprend les tablettes connectées) donc afin de garantir aux élèves une qualité d’apprentissage.
Quand les grands patrons de la Silicon Valley interdisent eux-mêmes les écrans à leurs propres enfants
Ce qui est assez surprenant est que même les grands patrons de la Silicon Valley, donc en fait ceux qui propagent cette technologie, limitent l’exposition aux écrans de leurs propres enfants.
Vous avez Steve Jobs par exemple qui interdisait à ses enfants l’utilisation des écrans et pourtant c’est le père de l’iPhone et de l’iPad.
On apprend que Bill Gates aussi limite l’usage des écrans à ses enfants. Et, il n’est pas le seul. Donc cela veut dire que quand même les grands patrons de la Silicon Valley sont conscients des potentiels dangers des appareils à écran.
Quelle exposition des écrans ?
Dans une enquête réalisée par Santé Publique France, on apprend que les enfants de 2 à 5 ans passent en moyenne par jour 56 minutes devant les écrans et à partir de 5 ans ce temps au quotidien peut aller jusqu’à une 1h 34.
Alors évidemment parmi les écrans les plus utilisés ce sont les jeux vidéo.
Ici on a des chiffres assez intéressants fournis par le Crédoc qui indique que 70% des 12-17 ans admettent jouer aux jeux vidéo au quotidien.
Cette proportion passe quand même à 80 % chez les 18-24 ans.
Ici on apprend que finalement 35% des 12-17 ans et 35% des 18-24 ans passent au moins une heure par jour en moyenne à jouer aux jeux vidéo..
On a une statistique intéressante c’est l’âge qui est corrélé avec le temps passé devant les vidéos sur Internet : 31% passent au moins 7 heures au minimum par semaine donc ce qui fait une heure par jour, 17% de 8 à 14 heures ici 11% de 15 à 21h par semaine ce qui est quand même pas mal.
Imaginez les enfants qui apprennent à l’école via les tablettes et les PC. Rajoutez maintenant tout ce temps passé à la maison aussi devant YouTube, les réseaux sociaux, les jeux.
Donc ce qui fait au final pas mal de temps pour le cerveau devant les devants les écrans.
Alors est-ce que les écrans finalement sont si nocifs que ça ?
Ne faut-il pas quand même aussi vivre avec son temps ? Les programmes pédagogiques réalisés sur les tablettes sont quand même bien faits.
Pour répondre à cette question il y a une métaétude a été réalisée.
Qu’est-ce qu’une métaétude ? C’est une étude globale qui reprend toutes les études les plus pertinentes qui ont été réalisées sur un sujet pour en tirer des conclusions plus pertinentes et poussées.
C’est ce qui est intéressant dans les métaétudes : l’échantillon étudié est très large, ce qui en donne des enseignements plus précis et plus juste sur un sujet.
Cette méta étude concernant l’usage des écrans a été réalisée sur 44 articles publiés dans 16 pays de 1999 à 2019. Les conclusions sont sans appel : « dans l’ensemble l’augmentation du temps passé devant un écran est associée à des résultats négatifs tels qu’une diminution de l’estime de soi une incidence et une gravité accrue des problèmes de santé mentale et de dépendance un ralentissement de l’apprentissage et de l’acquisition et un risque accru de déclin cognitif prématuré ».
Alors comment on expliquer cette nocivité ? Le temps passé devant les écrans entraîne la libération de dopamine, de la même manière que peuvent le faire les drogues comme la cocaïne. Et donc cette dopamine a évidemment un impact sur le cerveau, le cerveau de l’enfant notamment, voire même plus.
Le cerveau de l’enfant est en pleine évolution, donc ce n’est pas du tout pareil qu’un cerveau adulte qui a déjà sa structure plus ou moins accomplie.
Ces changements du cerveau peuvent entraîner une diminution de l’attention et de la mémoire. Sur ce point-là, un chercheur, Michel Desmurget, neurologue et qui est directeur de recherche dans une grande institution, part en guerre depuis plus de 10 ans contre la surexposition des écrans, tablettes, télévision, smartphones notamment chez les enfants, les tout-petits.
On a vu que les enfants jusqu’à même 5 ans passent quand même en moyenne 56 minutes devant les écrans.
Il a publié un livre qui lance une alerte pour parler de ce livre s’appelle « La fabrique du crétin digital ».
Il indique dans une interview à radio France
« L’exposition aux écrans pour les plus jeunes, je dis bien pour les plus jeunes, est telle qu’on est désormais face à une question de santé publique.
Vous arrivez très vite à une comparaison avec les industries du tabac et du sucre.. Alors cette comparaison, ça veut dire qu’on a tout un discours assez lénifiant qui nous est tenu maintenant depuis des décennies, ça a commencé avec la télévision et puis les jeux vidéo avec des arguments valise : « faut pas être alarmiste, ‘ça dépend de ce qu’ils en font’, ‘il n’y a pas beaucoup d’études ».
Voilà ce que j’ai voulu montrer c’est qu’il y avait énormément d’études, que l’on n’est pas dans un idéal d’utilisation. Évidemment, il peut y avoir des choses positives dans l’usage des écrans, des outils numériques, mais là on est dans une réalité de ce qui est utilisé. Et quand on regarde, l’état de la littérature scientifique, et c’est pour ça que j’ai voulu citer toutes ces études-là, on s’aperçoit qu’il n’est pas tout blanc et qu’il est parfois un peu compliqué.
Alors ce qui est intéressant c’est que ces études, c’est les mêmes résultats à peu près dans tous les pays comparables de la planète, qu’on parle à la France et pareil aux États-Unis, dans les pays du Nord, en Allemagne, en Australie. En France, on s’aperçoit que ce temps n’est pas excessif, il est hors norme, il est complètement extravagant. »
Les contenus addictifs
Il n’y a pas que les écrans, il y a aussi le contenu. Un contenu qui est relativement bien fait parce que le jeu (sans jeu de mots 😉 des créateurs de contenu c’est de retenir le plus possible l’internaute devant le contenu.
Donc le contenu a tendance à être addictif. Donc ce n’est pas seulement l’écran lui-même, mais le contenu qui devient addictif, notamment dans les jeux vidéo.
Et c’est pour cela par exemple que vous avez maintenant des jeux vidéo où des psychologues interviennent dans leur création : pour retenir le plus possible l’attention du joueur ou de l’internaute.
Évidemment, lorsque vous vendez des jeux vidéo ou un produit, dans la logique et c’est le rôle du producteur de jeux vidéo, c’est que celui-ci soit le plus plaisant possible, donc le plus addictif.
Et par exemple, si vous prenez le jeu « Fortnite » qui a eu un grand succès planétaire.
Derrière sa création ou en tout cas son développement, des psychologues ont été mis à contribution.
Au Canada, un collectif de joueurs a déposé plainte contre l’éditeur du jeu : Epic Games
Pourquoi ? Parce que ce jeu rendait littéralement trop accro.
D’ailleurs derrière ce jeu « Fortnite », il y a un nom d’une psychologue qui fait très bien son travail : c’est la psychologue française Célia Hodent. Elle a travaillé avec l’éditeur du jeu Fortnite pour de le rendre le plus captif possible.
Pour résumer : il n’y a pas uniquement les écrans, il y a aussi le contenu.
On sait aussi que TikTok, via les courtes vidéos, est également assez addictif. Et bien entendu, il y a aussi un travail sur le contenu.
C’est aussi de bonne guerre : quand vous vendez, quand vous êtes un créateur de contenu l’objectif, bien évidemment, est que les internautes restent le plus longtemps devant une vidéo ou dans un jeu.