Dernière modification de l’article le 4 août 2021 par Admin
Quelles est leur efficacité ?
Pour décrire une idée, un concept, une information, on utilise le texte, ce qui nécessite parfois de longues pages d’écriture. Si cela peut contenter les personnes principalement auditives, il en va tout autrement des personnes qui intègrent l’information de façon visuelle ou voir Kinesthésique (voir les 7 profils d’apprentissage). D’où une perte de temps pour lire ou relire ce qui a été écrit avec à la clef une compréhension du contenu qui n’est pas toujours très satisfaisante. C’est d’autant plus vrai pour des élèves qui, à la veille des examens, vivent un véritable calvaire leur relecture de notes.
Pour décrire une idée, un concept, une information, on utilise le texte, ce qui nécessite parfois de longues pages d’écriture. Si cela peut contenter les personnes principalement auditives, il en va tout autrement des personnes qui intègrent l’information de façon visuelle ou voir Kinesthésique (voir les 7 profils d’apprentissage). D’où une perte de temps pour lire ou relire ce qui a été écrit avec à la clef une compréhension du contenu qui n’est pas toujours très satisfaisante. C’est d’autant plus vrai pour des élèves qui, à la veille des examens, vivent un véritable calvaire leur relecture de notes.
La technique du Mind Mapping peut être utilisée dans de nombreux cas de figures : apprendre une leçon, mémorisation du vocabulaire ; développer ses idées pour la rédaction d’une dissertation (très utile pour les épreuves de français, d’histoire géographie ou d’économie), organiser son temps ; atteindre un objectif…
Comment ça marche ?
Comment s’utilise un « Mind Map » ? Pour rester simple, prenons l’exemple d’un élève d’un niveau faible en anglais qui veut progresser et prendre les mesures pour obtenir de meilleures notes (et réussir son examen de fin d’année). Les questions qui se posent alors pour lui sont : comment s’y prendre ? Par quoi commencer ? Qu’est-ce qui serait efficace ? Autant d’interrogations qui laissées en vrac ont pour seul mérite de démotiver avec quelques maux de tête en prime. La carte heuristique ou « Mind Map » va permettre d’organiser ses pensées et d’y voir bien plus clair.
Il faut commencer par la question centrale : que faut-il pour mieux apprendre l’anglais ? 3 réponses par exemple, à savoir :
.- apprendre le vocabulaire
– pratiquer la langue
– travailler la grammaire
Ces 3 éléments constituent autant d’étapes, de conditions nécessaires pour atteindre l’objectif. Ces 3 éléments sont placés sous forme de ramifications, autour de l’objectif (placé au centre) qui est d’avoir de meilleurs résultats en anglais (voir schéma). À partir de ces 3 éléments se posent 3 autres questions à savoir :
1.Que faut-il pour apprendre le vocabulaire ?
Réponse :
– apprendre régulièrement (10 mots par jour)
– découvrir de nouveaux mots
2. Que faut-il pour pratiquer ?
– lecture d’un magazine ;
– regarder / écouter la BBC ou CNN ;
– faire un séjour à l’étranger ;
– parler le plus possible en cours ;
3. Que faire pour travailler la grammaire ?
– apprendre la leçon ;
– réviser les anciennes leçons ;
– faire des exercices.
Il faut commencer par la question centrale : que faut-il pour mieux apprendre l’anglais ? 3 réponses par exemple, à savoir :
– apprendre le vocabulaire ;
– pratiquer la langue ;
– travailler la grammaire.
Représentation sous forme de «Mind Map»
Les avantages et les possibilités du Mind Mapping
La technique du Mind Mapping permet surtout de représenter l’information de façon plus simple et notamment :
– de dessiner l’information ;
– d’associer l’image et le texte sous forme de mots clés ;
– d’obtenir une vue d’ensemble unique de l’information ;
– de structurer les idées, donc structurer la pensée.
Exercice
Prenez une leçon que vous n’avez pas encore apprise.
. Faites une fiche de synthèse de cette leçon
. Essayez de vous représenter cette fiche de synthèse sous forme de carte mentale ?
. Sous quelle forme comprenez-vous mieux votre leçon ainsi résumée ?
Bien entendu vous pouvez utiliser simultanément les deux méthodes : le résumé de votre cours sous forme de fiche et la carte mentale, (ou mind map), pour la représentation des liens entre les différents éléments du cours à savoir.
Les cartes mentales / Mind Mapping – Quelle efficacité ?
Les cartes mentales / Mind Mapping – Quelle efficacité ? (Version vidéo)
Pour répondre à cette question, on peut se baser principalement sur 4 études
Étude n°1
La première étude réalisée en 2020 concerne des étudiants en physique [1],
74 au total de la 1ère à la 3ème année.
Après avoir utilisé les cartes mentales, ces étudiants ont répondu à un questionnaire d’évaluation de l’efficacité des cartes mentales utilisées durant leur période d’expérience.
Plus de la moitié d’entre eux ont répondu que les cartes mentales les ont aidé à l’analyse, la compréhension, l’organisation, et l’intégration de l’information, bref à la mémorisation.
Même si c’est encourageant et valide une certaine efficacité, cela veut dire aussi que des étudiants n’ont pas trouvé un gain ou un avantage dans l’utilisation des cartes mentales.
Si elle a le mérite d’exister, le problème de cette étude, c’est qu’elle ne mesure pas les résultats académiques à des examens ou à un test de connaissances pures. Ce qui permettrait d’évaluer l’efficacité de manière une plus objective.
Étude n°2
La seconde étude implique 50 étudiants en médecine de deuxième et troisième année [2].
Au bout d’une semaine d’utilisation de cartes mentales pour apprendre, un test sur des connaissances académiques a été cette fois-ci réalisé. Résultat : les résultats du groupe d’étudiants qui ont utilisé des cartes mentales étaient supérieurs de 10 %
Chose assez surprenante : cette étude a surtout montré que les résultats positifs dans l’utilisation des cartes mentales étaient principalement efficaces pour les filles, et beaucoup moins pour les garçons.
Étude n°3
Quatre cours magistraux sur les thèmes de l’ostéologie ont été dispensés. [3]
À la fin du trimestre, un test (des connaissances académiques) à choix multiples a été réalisé à partir de deux groupes.
Résultat : les scores moyens des filles dans le groupe de cartes mentales étaient plus élevés que ceux du groupe traditionnel alors qu’il n’y avait pas de différence significative dans les scores moyens des hommes des deux groupes.
Cette étude confirme le phénomène dans l’étude de 2002 à savoir que l’efficacité se trouve généralement plus chez les filles que chez les garçons.
La stratégie d’apprentissage de la carte mentale facilite-t-elle la recherche d’informations et la pensée critique ?
L’apprentissage ne se limite pas à la capacité de mémorisation. La faculté de faire preuve d’esprit critique, de discernement et de raisonnement dans des situations complexes est tout aussi importante.
Est-ce que les cartes mentales permettent de favoriser cet esprit critique chez les élèves et d’être plus efficace que les méthodes traditionnelles de raisonnement ?
Étude n°4
C’est ce à quoi essaie de répondre une étude réalisée en 2010 portant sur 131 étudiants en médecine de première année.
Ces étudiants ont été affectés au hasard à un groupe de prise de notes standard (SNT) ou à un groupe de cartes mentales (MM) pendant l’orientation.
Ils ont ensuite passé un test d’évaluation de 33 questions le Health Sciences Reasoning Test (HSRT) qui permet d’évaluer l’esprit critique.
Résultats : aucune différence significative dans les scores moyens sur les deux pré et post-questionnaires entre les groupes de prise de notes n’a pu être constatée. De plus, aucune différence significative n’a été trouvée entre les scores totaux moyens et les sous-scores moyens avant et après le test.
Conclusion générale
Alors bien sûr ces 4 études présentent toutes des biais. Notamment celui de ne concerner que des élèves du supérieur et plus particulièrement des élèves de médecines.
Les élèves de lycée ou de collège n’ont pas été étudiés de façon significative selon un protocole de recherche stricte. Bien sûr des effets positifs ont été constatés, mais difficile de les quantifier et de les analyser dans un contexte plus large.
Que peut-on retenir ?
Concernant l’efficacité des cartes mentales, il est possible de départager les élèves dans 3 catégories.
Catégorie n°1 : les élèves, où les cartes mentales sont un bon voire très bon outil d’apprentissage.
Catégorie n°2 : les élèves où aucune différence n’est faite avec les méthodes traditionnelles d’apprentissage.
Catégorie n°3 : les élèves où l’utilisation des cartes mentales s’avèrent contre-productives.
Dans quelles proportions se répartissent ces 3 catégories ? Difficile à savoir. Si on se base sur l’étude la plus récente de 2020, 50% à 60% des élèves appartiennent à la catégorie n°1. Les 40% restant se retrouvent dans les catégories 2 et 3, mais bien difficile de connaître l’exacte répartition.
Notons, que les cartes mentales fonctionnent particulièrement bien pour les personnes de profil de compréhension de type visuel : [attention pas dans le modèle de Fleming et de Mills] mais dans celui des 7 profils d’apprentissage.
Pour être plus précis, il s’agit d’élèves de profils suivants :
Visuel / kinesthésique
Visuel / auditif
Mais attention, ce n’est pas parce que cela fonctionne bien pour certains qui faille l’imposer pour tout le monde.
Ayez à l’esprit qu’il reste toujours entre 30% et 40% où la carte mentale n’est pas l’outil d’apprentissage approprié.
Donc, vouloir imposer cet outil à tous les élèves est une erreur à absolument éviter. Même si l’efficacité est certaine, la meilleure attitude est de rester souple dans sa pratique pédagogique. Car le pire est (sous couvert d’efficacité) de tomber dans une pratique quasi « religieuse » aux effets désastreux.
Enfin, il est à noter que les cartes mentales ne seraient pas forcément un outil approprié pour développer le sens critique et la réflexion. En tout cas il ne fait pas de différence comme on a pu le voir dans la dernière étude de 2010.
Sources et références
[1] Cynthia Israel School of Graduate Studies (Biomedical Sciences), Rutgers University, Piscataway, NJ, USA « Qualitative Analysis of the Use of Mind Mapping in Physician Assistant Students » International Journal of Learning and Teaching Vol. 7, No. 2, June 2021 http://www.ijlt.org/uploadfile/2021/0616/20210616022457401.pdf
[2] Paul Farrand 1, Fearzana Hussain, Enid Hennessy – « The efficacy of the ‘mind map’ study technique » Medical education May 2002 Pages 426-431 – https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/12028392/
*Masomeh Abdolahi; *Fatemeh Javadnia; **Parvin-Dokht Bayat; ***Rostam Ghorbani; ***Ali Ghanbari & ***Bahareh Ghodoosi. « Mind Map Teaching of Gross Anatomy is Sex Dependent » International Journal of Morphology 29(1):41-44 March 2011
[3] Anthony V D’Antoni 1, Genevieve Pinto Zipp, Valerie G Olson, Terrence F Cahill « Does the mind map learning strategy facilitate information retrieval and critical thinking in medical students? » – 2010 Sep Medical education.
https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/20846442/
[4] Krishna Kumar Ph.D. « Beyond Brainstorming Mind Mapping is more than a note taking or brainstorming strategy.»
January 12, 2012 – https://www.psychologytoday.com/us/blog/psychology-masala/201201/beyond-brainstorming