Dernière modification de l’article le 7 juin 2016 par Admin
Selon une étude récente, le programme communautaire Erasmus pour la mobilité et la coopération dans l’enseignement supérieur a été un puissant moteur dans la configuration du paysage de l’enseignement supérieur en Europe.
Le programme, dont la popularité tient tout particulièrement à ses activités en faveur de la mobilité des étudiants, a contribué à l’amélioration, à l’ouverture et à la modernisation à la fois des établissements d’enseignement supérieur et des politiques éducatives. Pour la grande majorité de ces établissements, la participation à Erasmus les a conduits à innover dans des domaines essentiels, comme les méthodes d’enseignement et d’apprentissage, la reconnaissance des périodes d’études, les services d’aide aux étudiants, les activités de recherche, la coopération avec les entreprises et la gestion institutionnelle .
Une enquête menée auprès d’environ 750 directeurs d’établissements et plus de 1 800 coordonnateurs Erasmus
L’étude s’est polarisée sur l’impact d’Erasmus depuis sa création en 1987. Elle s’est appuyée sur une enquête menée auprès d’environ 750 directeurs d’établissements et plus de 1 800 coordonnateurs Erasmus à la fois dans les bureaux internationaux et les facultés. Ses principales conclusions concernent les incidences du programme à deux niveaux: les politiques et les institutions.
Erasmus et la politique de l’enseignement supérieur
Le programme Erasmus a joué un rôle déterminant dans l’internationalisation de l’enseignement supérieur, au niveau national, à l’échelle de l’Europe et du monde entier. Il a été l’ élément moteur du processus de Bologne et maintes mesures en résultent, comme l’adoption d’un système de diplômes aisément lisibles et comparables , la création d’un système de transfert d’unités de cours capitalisables, l’assurance de la qualité et la délivrance de diplômes communs et doubles . Le programme continue d’influer sur la politique de l’éducation, par exemple en soutenant des projets qui entendent explorer de nouvelles voies plus élaborées pour renforcer la transparence des missions et des performances des établissements d’enseignement supérieur .
Outre ses effets positifs pour les étudiants, comme l’élévation du niveau des compétences et l’amélioration de la capacité d’insertion professionnelle, déjà mis en évidence lors d’études antérieures, l’ impact institutionnel d’Erasmus est puissamment ressenti, en particulier dans les établissements de plus grande dimension et dans les nouveaux États membres . La mobilité des étudiants et des enseignants a motivé la création de bureaux internationaux et de services d’aide aux étudiants aussi bien mobiles que résidents.
Erasmus a aussi eu un effet positif sur la qualité de l’enseignement et de l’apprentissage étant donné que la mobilité d’étudiants et d’enseignants internationaux a conduit à l’introduction de nouvelles méthodes d’enseignement et à l’échange de bonnes pratiques. Il a également été un facteur déclencheur de la modernisation et de l’internationalisation des programmes universitaires ainsi que de développement de la transparence et de la transférabilité des qualifications, notamment par la généralisation de l’utilisation du système européen de transfert d’unités de cours capitalisables (ECTS). Confirmation en a été donnée par plus de 85% des principaux coordonnateurs Erasmus consultés.
Dans le domaine de la recherche, Erasmus a encouragé la participation active à des projets internationaux, à des conférences et à des appels d’offres pour des projets internationaux. Tout cela a favorisé l’excellence et la concurrence dans le domaine. De plus, l’analyse comparative des performances et l’utilisation de normes de qualité sont devenues pratique courante.
Renforcement de la coopération entre les universités et les entreprises
Selon 30% des établissements enquêtés, un résultat inattendu est l’impact positif enregistré également dans le domaine du renforcement de la coopération entre les universités et les entreprises.
Pour près de 90% des coordonnateurs centraux Erasmus, leur institution a acquis progressivement un profil plus international, et près de 50% d’entre eux reconnaissent au programme Erasmus une incidence élevée, voire très élevée, en renforçant le professionnalisme de la gestion des établissements d’enseignement supérieur. L’encadrement des établissements d’enseignement supérieur a admis, dans une proportion de 92 %, que la participation au programme Erasmus a favorisé la modernisation de leur établissement et l’introduction de changements institutionnels.