Dernière modification de l’article le 22 janvier 2017 par Admin

Savez-vous que près de 25% des enfants intellectuellement précoces sont en situation d’échec scolaire ? Et 25% connaissent une scolarité moyenne voire médiocre. Pourquoi ? La réponse est bien connue : ils sont différents dans leur comportement, dans la gestion de leurs émotions et dans leur apprentissage. Comment les remotiver, les « relever » ? Voici quelques pistes.

 

( Texte et auteur : Béatrice PETIT-JAILLET ) Pour voir le livre « Élèves précoces : concrètement que faire? »

 

« Si je suis la seule à penser ça, c’est que l’idée est nulle. »

. Blandine, 15 ans

Parce qu’il est conscient de sa différence et est en décalage avec ses pairs, et parfois en échec, l’élève précoce peut refuser d’aller à l’école et se déclarer nul. Mais il peut aussi se sentir nul parce qu’il n’est pas toujours conscient, qu’il peut penser différemment des autres.

Il peut être dépressif ou être déçu.

Les psychologues associent « l’ennui » chez l’enfant à la déprime ou la dépression.

La rengaine « si possible, fais des efforts » est vaine parce que la notion d’efforts lui est désagréable et ses résultats sont souvent moyens, voire faibles.

Parfois même, il a entendu des gens lui dire : « Tu devrais savoir ça puisque tu es précoce ! ». ..

Le problème souvent n’est pas la réponse, mais sa capacité à la formuler. Une telle remarque est donc blessante et accentue sa perception négative de lui-même. Elle le pousse à aimer encore moins l’école et à s’opposer encore plus à l’auteur de cette remarque, qui peut être un enseignant.

Alors, il est possible…

– d’éveiller son intérêt par autre chose que le scolaire (clubs, disciplines rares, projets). Il sera valorisé par le club d’origamis, de tangrams à réaliser seul ou en défis à deux, d’échecs, de sudoku, de casse-tête, de RubikS Cube, de nœuds marins, d’articles faits en cordage (boules porte-clés; baderne). ll est amusant de voir que les EIP (Enfant Intellectuellement Précoce) sont maladroits et malhabiles dans l’écriture, mais très orientés « jeux, activités de doigts ».

– d’accepter qu’il fasse deux « tâches » simultanées pendant le cours (gribouiller, par exemple, pas sur le cours, mais sur la dernière page du cahier).

Je me souviens de Nathan qui faisait toujours deux choses en même temps pendant le cours, notamment ranger son trieur tout en répondant avec précision et non sans finesse, aux questions posées ou prenait la parole à bon escient.

Une fois surmontée la crispation de l’entendre fouiller dans ses affaires, il était un élève comme les autres.

–  de lui faire lire Matilda de Roald DAHL, car il va peut-être s’identifier à l’héroïne Matilda.

– d’intégrer l’éventualité d’une phobie scolaire dans son parcours.

En accord avec le personnel soignant, lui proposer un aménagement d’emploi du temps (ne venir en cours que lorsqu’il va bien, justifier toute absence, récupérer les cours et de faire ses devoirs).

– de lui rappeler qu’« échec » veut souvent dire « expérience » et, fort d’une « expérience » pas toujours bonne, on peut justement chercher à s’améliorer pour connaître ce beau sentiment qu’est la réussite.

– de noter ses performances sous une autre forme qu’un devoir surveillé, à savoir par la fonction de répétiteur auprès d’un autre élève. Cette forme de feedback prouve qu’il a intégré et compris le cours; de plus, cela va l’aider dans sa méthodologie et dans sa propre reconnaissance.

De toute évidence, se et lui rappeler que, tout comme on prend en considération un élève en échec scolaire, l’élève qui pense différemment, est important aux yeux de l’enseignant.

Jean-Charles TERRASSIER écrit dans Les enfants surdoués ou la précocité embarrassante: « Nous pourrions presque dire que nous mettons l’enfant surdoué dans une situation analogue à celle d’un enfant d’intelligence normale que nous voudrions contraindre à passer sa vie scolaire dans des classes pour enfants déficients mentaux. […]

Les enfants précoces constituent le groupe le plus retardé dans nos écoles quand on compare ce qu’ils pourraient faire avec ce qu’on leur fait faire. »

On comprend mieux pourquoi l’EIP (Enfant Intellectuellement Précoce) se qualifie parfois de nullissime.

 

 

Béatrice PETIT JAILLET, professeur d’anglais ; maman de 4 enfants précoces de 12 à 18 ans ; membre de l’AFEP depuis 16 ans ; formatrice agréée AFEP auprès des écoles, collèges et lycées ; personne ressource auprès du rectorat de l’académie de Nantes..


Au-delà de ce « diagnostic », de l’élève précoce, ce livre vous propose quelques pistes pour accompagner ces élèves décrocheurs ou décrochés du système scolaire.

Pour voir le livre:Cliquez ici

 

 

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