Dernière modification de l’article le 12 mars 2020 par Admin
On a souvent peur qu’un excès de compliments appuyés s’accompagne d’un relâchement immédiat du travail ou de l’effort. C’est valable pour un professeur vis-à-vis de ses élèves, un parent vis-à-vis de son enfant. Voire même en management.
Pour éviter cet inconvénient, on en vient à se garder de féliciter ceux qui font du bon travail et à les critiquer pour les inciter à faire toujours mieux.
Qu’en est-il vraiment ? Que dit la science ?
Quelles leçons en tirer pour l’enseignement ?
Vous avez sûrement déjà dit : « Bravo, tu es intelligent ! » ou encore « Excellent travail ! ».
Ces mots sortent naturellement. Ils semblent positifs, encourageants. Mais avez-vous vraiment réfléchi à l’impact de ces compliments ? Aident-ils vos élèves à progresser, ou au contraire, les freinent-ils ?
En tant qu’enseignants, nos mots façonnent la perception que nos élèves ont d’eux-mêmes. Un compliment mal formulé peut se transformer en piège.
Un compliment bien placé peut, au contraire, les propulser en avant. Alors, faut-il complimenter nos élèves ? Oui, mais pas n’importe comment. Nous devons être stratégiques, pour stimuler la croissance et éviter d’alimenter des croyances limitantes.
La science du compliment : booster ou frein ?
Vous le savez : les éloges ont un impact plus positif que la critique. Mais un compliment mal formulé peut faire l’effet inverse.
Dans les années 1960, MJ Note [1], psychologue, a découvert une vérité simple : les compliments peuvent tout changer.
Mais attention, ils ne se valent pas tous. Donner un compliment maladroit ou vague, c’est comme donner une voiture sans essence. Ça n’avance pas.
Bien dosé, un compliment devient un véritable moteur. Il propulse l’élève à dépasser ses limites, à aller plus loin. Mais ce n’est pas tout. Une étude japonaise menée en 2012 est venue confirmer et approfondir les conclusions de MJ Note.
Les chercheurs ont divisé 48 participants en trois groupes.
L’objectif ? Mesurer l’impact des compliments sur la productivité. Ils ont demandé aux participants d’apprendre une séquence précise de touches sur un clavier.
Pendant 30 secondes, ils devaient la reproduire le plus vite possible. Un exercice basique. Mais les résultats allaient être renversants.
Le premier groupe a reçu des compliments directs. Après chaque tentative, chaque participant était félicité individuellement pour ses efforts.
Le deuxième groupe a reçu des compliments indirects. Les éloges étaient faits, mais destinés à d’autres personnes hors du groupe. Quant au troisième groupe, il n’a reçu aucun compliment. Rien. Pas un mot d’encouragement.
Le résultat ? Un vrai choc.
Le groupe ayant reçu des compliments directs a surpassé les autres. Leur performance a explosé. Mais ce n’est pas tout. Le lendemain, les chercheurs ont introduit une épreuve surprise. Sans préparation, les participants devaient refaire l’exercice. Et là encore, le groupe complimenté a brillé. Ils étaient encore meilleurs.
Même sans entraînement supplémentaire, ils avaient progressé.
Pourquoi ? Le secret est dans le cerveau. Les compliments boostent la dopamine, cette fameuse « molécule du plaisir ».
C’est un peu comme du carburant pour le cerveau. Elle renforce la motivation, améliore la concentration et favorise la mémoire. Résultat ? L’individu se surpasse. Non seulement il veut continuer, mais il devient plus performant.
Complimenter, oui… mais pas n’importe comment !
Tous les compliments ne produisent pas les mêmes effets dans l’enseignement.
C’est là que Carol Dweck, psychologue à Stanford, entre en scène.
Elle a mené une étude [2] fascinante auprès d’élèves de primaire. Deux groupes d’enfants, deux types de compliments. Le premier groupe a reçu des compliments sur leur intelligence : « Tu es intelligent, tu as vraiment bien fait. » Le second groupe a été félicité pour ses efforts : « Tu as travaillé dur, tu as fait beaucoup d’efforts. »
Résultat ?
Quand on leur a demandé de réaliser des tâches bien plus difficiles, le deuxième groupe – félicité pour son effort – a persévéré.
Les élèves ont redoublé d’ingéniosité pour surmonter les obstacles. Ils ne se sont pas découragés face à l’échec. Ils l’ont vu comme une étape à franchir, un simple obstacle à contourner.
En revanche, le premier groupe, félicité pour son intelligence, a évité les tâches difficiles. Pourquoi ? Parce qu’ils voulaient préserver leur image de « bons élèves intelligents ». L’échec, pour eux, était une menace à cette image. Résultat : moins de résilience, plus de découragement.
Enseignement n°1 : Complimentez l’effort, pas le talent
Quand vous complimentez l’intelligence, vous enfermez l’élève dans une cage dorée. Il croit que son succès dépend d’une capacité innée. S’il échoue, c’est que cette capacité n’est plus là. Mais en valorisant l’effort, vous l’encouragez à adopter une mentalité de croissance. Vous lui apprenez que l’effort est la clé. Que l’échec n’est pas une fin, mais un tremplin.
Enseignement n°2 : Soyez précis dans vos compliments
« C’est bien », « Bravo »… Ces compliments sont comme des flèches tirées dans le vide. Ils n’atteignent aucune cible. Pour qu’un compliment soit efficace, il doit être spécifique.
Montrez à vos élèves ce qu’ils ont vraiment bien fait. Dites-leur exactement pourquoi ils ont réussi. C’est comme éclairer un chemin avec une lampe torche. Vous montrez ce qui a fait la différence.
Au lieu de dire : « Bravo, tu as réussi », dites plutôt : « Tu as bien compris la logique de cet exercice, c’est ce qui t’a permis de le réussir. » Vous ne valorisez plus simplement le résultat, mais le processus qui a mené à ce résultat. Vous renforcez chez l’élève l’idée qu’il peut répéter cet effort pour réussir à nouveau.
Enseignement n°3 : La règle du 4 pour 1
Saviez-vous qu’une seule critique peut détruire des dizaines de compliments ? Le cerveau humain est câblé pour retenir les expériences négatives. C’est un biais évolutif. Notre cerveau, conçu pour la survie, se focalise sur les menaces et les dangers. Cela signifie que nous devons être extrêmement prudents avec les critiques.
La règle d’or : pour chaque critique, il faut quatre compliments. Mais ces compliments doivent être sincères et précis. Si vous complimentez de façon superficielle, l’élève le sentira. Vos mots perdront de leur impact. Soyez authentique. Un compliment doit être comme une graine bien plantée, avec soin et attention.
Complimenter les bons comportements
Ce que vous complimentez est aussi crucial que la manière dont vous le faites.
Si vous félicitez des qualités innées, comme l’intelligence, vous incitez vos élèves à se reposer sur leurs acquis. Mais si vous complimentez des comportements qu’ils contrôlent – l’effort, la persévérance, la concentration – vous leur donnez les clés pour progresser.
Le psychologue Jim Taylor [3] a bien résumé cette idée.
Il recommande de diriger les compliments vers des aspects que l’enfant maîtrise : l’effort, l’attitude, la responsabilité. Par exemple, au lieu de dire à un élève : « Tu es un bon élève parce que tu es intelligent », dites-lui plutôt : « Tu es un bon élève parce que tu as persévéré malgré les difficultés. »
Ce type de compliment encourage une attitude proactive. L’élève comprend que son succès dépend de ses actions, et non d’une qualité figée. Il se rend compte qu’il peut s’améliorer en travaillant dur, en restant concentré.
Les pièges à éviter : la dépendance aux compliments
Complimenter trop souvent peut devenir contre-productif. Si chaque petite réussite est saluée, l’élève risque de rechercher constamment la validation extérieure. Cela peut créer une dépendance aux compliments. L’élève ne cherche plus à progresser pour lui-même, mais pour recevoir un éloge.
De plus, évitez les compliments automatiques. « C’est bien », « Bravo », dit systématiquement, sans réflexion, devient vite creux. Si vous répétez toujours la même chose, sans observation réelle, l’élève le sentira. Votre compliment n’aura plus aucune valeur.
Les 3 exemples
L’élève qui s’améliore en orthographe
Imaginez un élève, appelons-le Hugo. Hugo a toujours eu des difficultés en orthographe. Ses dictées sont souvent remplies de fautes, et il se décourage facilement. Pourtant, ces derniers temps, Hugo s’applique davantage. Il relit ses copies, fait des exercices supplémentaires et demande des conseils.
À la fin du trimestre, sa dernière dictée montre une nette amélioration : moins de fautes et une écriture plus soignée.
Face à cette progression, un enseignant classique pourrait dire : « Bravo, tu es doué ! ».
Mais en réalité, ce genre de compliment ne met pas en lumière l’origine de son progrès. En lui disant qu’il est « doué », vous sous-entendez que son succès est dû à une qualité innée. Ce n’est pas ce que vous voulez encourager.
En revanche, si vous dites :
« Bravo Hugo, tu as beaucoup travaillé et ça se voit ! Tu as fait moins de fautes car tu as relu attentivement ton texte. Continue comme ça, tu es sur la bonne voie. »
Le message est bien plus fort. Vous valorisez ici son effort, sa méthode, et non une capacité naturelle. Ce compliment précis lui montre que ce n’est pas un talent magique qui l’a aidé à réussir, mais bien son travail. Il sait désormais que l’effort paye.
L’élève qui persévère en mathématiques
Prenons un autre élève, Sarah. Les mathématiques ne sont pas sa matière forte. Elle a souvent peur de se tromper, de ne pas comprendre les notions abstraites.
Mais cette année, Sarah fait preuve d’une persévérance exemplaire. Elle pose des questions en classe, fait des exercices supplémentaires à la maison et reste concentrée malgré les difficultés. Lors du dernier contrôle, elle a obtenu une meilleure note que d’habitude, mais elle n’a pas encore atteint la moyenne.
Un compliment vague comme « Bon travail, continue comme ça ! » serait un premier pas, mais ce n’est pas suffisant. Sarah pourrait se sentir encouragée, mais elle ne saurait pas exactement pourquoi ses efforts ont porté leurs fruits. Pire, elle pourrait croire que la note, bien qu’améliorée, est le seul indicateur de son progrès.
À la place, vous pourriez lui dire :
« Sarah, j’ai remarqué que tu as beaucoup travaillé sur les équations. Grâce à ça, tu as compris des notions difficiles. Continue à t’accrocher, ta persévérance te permet de progresser. »
Là, vous lui montrez exactement ce qu’elle a bien fait. Vous soulignez sa méthode et son effort, ce qui l’encourage à continuer dans ce sens.
Sarah comprend alors que ce n’est pas la note en elle-même qui compte autant que le chemin qu’elle a parcouru pour s’améliorer. Elle valorise son propre effort et sait que, petit à petit, cela portera ses fruits.
L’élève créatif qui doute de ses capacités
Maxime est un élève particulièrement créatif. En cours d’arts plastiques, il propose toujours des idées originales, mais il a tendance à douter de lui. Ses productions ne ressemblent jamais à celles de ses camarades, et il se demande souvent s’il est « dans la norme ». Un compliment classique serait de lui dire : « Tu es vraiment doué en dessin ! ». Ce compliment pourrait flatter Maxime sur le moment, mais ne répond pas à ses inquiétudes. Le doute pourrait persister.
Au lieu de cela, un compliment plus précis pourrait être :
« Maxime, j’admire ton imagination. Tes choix de couleurs montrent une vraie audace, tu as osé des associations originales et ça fonctionne très bien. Continue à explorer cette voie. »
Ce compliment est puissant, car il cible l’audace et l’originalité de Maxime, ce qui lui donne une direction claire à suivre. Vous ne valorisez pas simplement son « talent », mais l’effort qu’il a mis dans sa réflexion artistique et son courage à sortir des sentiers battus.
Maxime saura désormais que ce qui compte, c’est sa prise de risque et sa capacité à explorer des pistes nouvelles. Vous lui donnez confiance non seulement dans son talent, mais surtout dans sa démarche créative. Cela lui permettra d’être moins dépendant de la validation extérieure et de s’affirmer davantage dans ses créations.
Exemples de la règle du 4 pour 1. Quatre compliments pour une critique
L’élève qui peine à se concentrer
Prenons le cas de Lucas, un élève vif, dynamique, mais facilement distrait en classe. Il a du mal à rester concentré pendant de longues périodes et cela se reflète souvent dans ses résultats.
En tant qu’enseignant, il est facile de se concentrer sur cette faiblesse. Cependant, pour éviter de décourager Lucas, il est crucial de respecter la règle du 4 pour 1.
Supposons que vous devez lui faire remarquer qu’il se disperse. Au lieu de simplement lui dire : « Lucas, tu ne restes pas concentré, il faut que tu te ressaisisses », vous appliquez la règle du 4 pour 1. Avant de critiquer, vous lui offrez quatre compliments sincères et spécifiques. Par exemple :
- « Lucas, j’apprécie vraiment ton enthousiasme en classe. »
- « Quand tu participes, tu apportes souvent des idées originales. »
- « J’ai remarqué que tu t’es amélioré en orthographe. »
- « C’est bien de poser des questions, cela montre que tu t’intéresses. »
Ensuite, vous pouvez formuler la critique de manière constructive : « Cependant, j’aimerais que tu travailles sur ta concentration. Quand tu es pleinement concentré, tu fais du bon travail. »
En équilibrant les critiques avec des compliments, vous ne minimisez pas les difficultés de Lucas, mais vous préservez sa motivation et lui montrez que ses efforts sont reconnus. Il ne se sent pas attaqué, mais encouragé à s’améliorer.
L’élève qui travaille dur mais fait des erreurs
Sabrina est une élève qui s’investit beaucoup dans son travail. Elle passe du temps à réviser et à faire ses devoirs, mais malgré ses efforts, elle fait encore beaucoup d’erreurs, notamment en mathématiques. Critiquer ses erreurs sans reconnaissance de son investissement pourrait décourager une élève aussi persévérante.
Plutôt que de lui dire simplement : « Sabrina, tu fais encore trop d’erreurs dans tes calculs », vous pouvez structurer votre feedback en respectant la règle des quatre compliments pour une critique. Cela pourrait ressembler à ceci :
- « Sabrina, je vois que tu travailles vraiment dur. »
- « Tu as fait de bons progrès sur la méthode. »
- « J’apprécie ton engagement à poser des questions lorsque tu ne comprends pas quelque chose. »
- « Ton organisation de travail est très bonne. »
Ensuite, vous introduisez la critique :
« Par contre, tu fais encore des erreurs dans tes calculs. On va travailler ensemble là-dessus pour t’aider à progresser. »
En procédant ainsi, Sabrina se sent valorisée pour ses efforts. Elle sait que vous reconnaissez ses progrès tout en lui donnant des pistes d’amélioration sans entamer sa motivation. En fait, elle est plus susceptible de s’investir davantage, car elle voit que ses efforts ne passent pas inaperçus.
L’élève qui a des difficultés en rédaction
Imaginons le cas de Thomas, un élève qui éprouve des difficultés en rédaction. Ses textes sont souvent confus et manquent de structure. Vous devez bien sûr l’aider à s’améliorer, mais une critique directe comme « Ton texte est mal structuré » pourrait décourager un élève sensible comme Thomas.
Voici comment vous pourriez le faire avec la règle du 4 pour 1:
- « Thomas, tu as de très bonnes idées dans ton texte. »
- « J’ai remarqué que tu as fait des efforts pour améliorer ton orthographe. »
- « Ton introduction capte bien l’attention du lecteur. »
- « Ton vocabulaire est riche, c’est un point fort. »
Puis, vous pouvez formuler la critique de manière constructive :
« Par contre, la structure de ton texte pourrait être améliorée. Travaillons ensemble pour organiser tes idées plus clairement. »
En procédant ainsi, vous évitez de focaliser Thomas uniquement sur sa difficulté. Vous lui montrez que vous voyez ses points forts, tout en l’aidant à comprendre qu’il y a des aspects à améliorer. Cette approche permet de renforcer sa confiance en lui et d’éviter que la critique ne devienne un blocage psychologique.
La critique et le biais de négativité
Le côté délicat avec la critique c’est que même avec 4 compliments, elle peut s’encrer quand même. Un mot de trop, un commentaire mal formulé, et la motivation s’effondre.
Car c’est ce que l’élève aura au final retenu. N’avez-vous jamais vécu cette situation avec quelqu’un ?
Pourquoi ?
A cause d’un biais cognitif appelé « le biais de négativité »
Qu’est-ce que c’est ?
En tant qu’humains, nous avons tendance à accorder plus d’importance aux expériences négatives qu’aux positives.
Cela signifie qu’une critique, même mineure, peut avoir un impact disproportionné par rapport aux compliments que l’on reçoit. C’est un peu comme si une goutte de critique venait éteindre un grand feu de compliments.
Chez les élèves, ce biais peut être particulièrement prononcé. Une seule remarque négative peut les décourager et éclipser les encouragements qu’ils ont reçus auparavant.
La critique avec la méthode sandwich
Mais comment s’assurer qu’elle ne décourage pas, tout en restant efficace ? Il existe une méthode simple et redoutablement efficace : la méthode sandwich.
Le principe ? Enfermer la critique dans les compliments. C’est comme composer un sandwich : la critique est la garniture, et vous l’entourez de deux couches positives, pour qu’elle passe mieux, tout en restant constructive. En pratique, cela signifie faire deux compliments, formuler une critique et terminer par deux autres compliments.
Pourquoi cette méthode fonctionne-t-elle si bien ? Parce qu’elle aide à maintenir la motivation de l’élève en créant un équilibre entre les points forts et les aspects à améliorer. Mais surtout, elle combat efficacement ce que l’on appelle le biais de négativité.
Voici quelques exemples d’application
Maxime et ses progrès en rédaction
Prenons un exemple. Maxime est un élève qui aime écrire, mais ses rédactions manquent souvent de structure. Si vous lui dites directement : « Ton texte est mal structuré », il pourrait se décourager. C’est ici que la méthode sandwich entre en jeu.
- 1. Premier compliment : « Maxime, ton introduction est vraiment captivante, tu accroches bien le lecteur dès le début. »
- 2. Deuxième compliment : « Tu as des idées très originales, on sent que tu as pris le temps de réfléchir à ton sujet. »
Jusqu’ici, Maxime se sent valorisé. Il est plus à l’écoute. Maintenant, vient le moment de la critique :
- Critique constructive : « Cependant, ton texte manque un peu de structure. Si tu organises mieux tes idées, ton travail sera plus clair et plus facile à suivre. »
Maxime sait maintenant ce qu’il doit améliorer. Mais pour ne pas que cette critique prenne trop de place dans son esprit, il est essentiel de conclure avec deux autres compliments :
- 3. Troisième compliment : « J’ai remarqué que ton orthographe s’est vraiment améliorée, c’est un point fort ! »
- 4. Quatrième compliment : « Tu utilises un vocabulaire riche et varié, continue comme ça, ça donne du relief à ton texte. »
En terminant par ces deux compliments, vous neutralisez le biais de négativité.
Maxime ne ressortira pas de cette conversation avec la seule impression que son texte est mal structuré. Il gardera en tête ses progrès en orthographe, ses idées originales, et se sentira encouragé à améliorer la structure de son texte.
La critique est présente, mais elle ne domine pas l’échange.
Pourquoi conclure par des compliments fait la différence ?
La conclusion par des compliments n’est pas seulement une manière « douce » de faire passer la critique. C’est une stratégie pour lutter contre l’effet disproportionné des critiques dans notre cerveau. En terminant sur une note positive, vous laissez à l’élève un sentiment de réussite et de reconnaissance. Il se sent compris et valorisé, même si des points d’amélioration ont été mentionnés.
Cette approche, en plus d’être bienveillante, est efficace. L’élève se concentre sur ses forces, tout en restant motivé pour travailler sur ses faiblesses. En quelque sorte, vous « verrouillez » la critique avec des compliments, ce qui évite qu’elle n’écrase le reste de l’échange.
Sophie et ses progrès en mathématiques
Prenons le cas de Sophie, une élève qui travaille beaucoup, mais qui fait encore trop d’erreurs en mathématiques. Critiquer directement ses erreurs pourrait la décourager, surtout après tant d’efforts. La méthode sandwich permet d’aborder ce problème tout en maintenant sa motivation intacte.
- 1. Premier compliment : « Sophie, je vois que tu t’appliques énormément dans tes exercices. C’est vraiment encourageant de voir tes efforts. »
- 2. Deuxième compliment : « Tu commences à mieux comprendre les concepts de base, c’est un vrai progrès ! »
Ensuite, vient la critique :
- Critique constructive : « Cependant, tu fais encore des erreurs dans tes calculs. Mais ne t’inquiète pas, on va travailler là-dessus ensemble. Je suis sûr que tu peux les corriger. »
Enfin, vous concluez avec deux compliments pour laisser Sarah dans une dynamique positive :
- 3. Troisième compliment : « J’ai aussi remarqué que tu posais plus de questions, c’est une très bonne initiative. »
- 4. Quatrième compliment : « Continue sur cette lancée, ton travail sérieux te permet déjà de progresser. »
Sarah se sent soutenue. Elle comprend que, malgré les erreurs, elle fait des progrès. La critique est adoucie, et son biais de négativité est affaibli par les compliments qui l’entourent.
Pour conclure
- Complimentez l’effort, pas le talent.
Dites à vos élèves : « Tu as vraiment travaillé dur » plutôt que « Tu es intelligent ». Cela les pousse à persévérer.
- Appliquez la règle du 4 pour 1 : pour chaque critique, donnez quatre compliments.
- Utilisez la méthode sandwich : placez la critique entre deux compliments. Cela compense le biais de négativité et renforce la confiance. Commencez par un point fort, critiquez avec bienveillance, et terminez par une note positive.
Résultat ? L’élève reste motivé et voit la critique comme un levier d’amélioration, pas une attaque.
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[1] Étude japonaise : https://journals.plos.org/plosone/article?id=10.1371/journal.pone.0048174
[2] Étude: “Effects of Ability and Effort Praise on Children’s Failure Attribution, Self-Handicapping, and Performance” https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC6176062/
[3] Jim Taylor, Ph.D – https://www.psychologytoday.com/us/blog/the-power-prime/200909/parenting-dont-praise-your-children
“Compliments Are Like Mini-Orgasms for Your Brain” : https://www.vice.com/en_us/article/mg9pex/compliments-are-like-mini-orgasms-for-your-brain
“Social Rewards Enhance Offline Improvements in Motor Skill » https://journals.plos.org/plosone/article?id=10.1371/journal.pone.0048174
« Is Praising Someone the Best Way to Please Them? » https://www.psychologytoday.com/us/blog/domestic-intelligence/201812/is-praising-someone-the-best-way-please-them
« The Problem With Praise : Praise is not always a good thing » : https://www.psychologytoday.com/intl/blog/smart-moves/201411/the-problem-praise
« Cerveau : pourquoi nous blâmons facilement les autres » https://www.sciencesetavenir.fr/sante/cerveau-et-psy/cerveau-pourquoi-nous-blamons-facilement-les-autres_104355