Dernière modification de l’article le 19 mai 2016 par Admin
S’il est un sujet qui stresse au plus haut point les parents, c’est bien celui de l’orientation scolaire de leur enfant. Entre 15 et 25 ans, tout semble focalisé sur cette question essentielle : « Quelles études choisir ? » qui se transformera par la suite par « A-t-on fait les bons choix pour notre enfant ? »
Certes, l’évolution de la société et le contexte économique du monde actuel n’incitent guère à l’optimisme mais il me semble que notre angoisse de parent n’aide en rien nos enfants à devenir des adultes confiants en l’avenir.
Il est bon de rappeler un certain nombre de choses afin de sortir de ce discours alarmant et parfois même contre-productif !
1. Choisir un métier, cela se prépare
En France, depuis quelques années, on propose aux collégiens en classe de 3ème un stage d’observation en milieu professionnel.
Excellente initiative sur laquelle on devrait s’appuyer pour discuter avec son enfant de ses envies, ses projets, le secteur qu’il souhaiterait découvrir …
Mais qu’observe-t-on dans la très grande majorité des cas ?
En désespoir de cause et car il faut bien le dire la plupart des entreprises croulent déjà sous les demandes de stage, les parents trouveront in-extremis une entreprise – en général celle où ils travaillent ou feront jouer leur réseau personnel – qui acceptera d’accueillir votre enfant.
Un stage en entreprise à trouver en classe de 3ème, cela devrait se préparer dès l’année de 4ème et on peut commencer à l’évoquer dès la classe de 5ème !
Commencer à fréquenter les salons professionnels, se renseigner sur les formations, les métiers. Le faire tranquillement, sans stress. Laisser mûrir les envies, alimenter les curiosités.
Tout simplement y penser et ne pas attendre le dernier moment.
2. Choisir un métier, ce n’est pas forcément renoncer à tous les autres
Bien sûr, il n’est pas facile de changer de voie et les choix en matière d’orientation déterminent pour beaucoup l’avenir mais il ne faut pas oublier que beaucoup a été fait pour permettre désormais à tout moment de sa vie professionnelle de changer de profession par le biais de la formation continue.
Nombreux sont les dispositifs mis en œuvre pour aider les salariés à se former tout au long de leur vie professionnelle et on assiste depuis ces dernières années notamment avec la VAE (*) à un vrai changement dans les mentalités et les habitudes des salariés.
De plus, qui peut nier que le monde du travail est flexible et qui peut être assuré de faire le même métier toute sa vie ? Aider votre enfant à acquérir de véritables capacités d’adaptation me semble plus judicieux.
3. Et si on avait même le droit d’échouer ou de se tromper ?
On assiste malheureusement de plus en plus à un phénomène de déscolarisation et on voit également que la scolarité à tous prix a ses limites.
Force est de constater que pour certains enfants l’école n’apporte pas toutes les réponses. Que le cadre qu’elle leur propose n’est pas ou plus adapté et que de nombreux jeunes se retrouvent sur le bord du chemin sans grande perspective d’avenir.
C’est un constat triste mais réel avec lequel composent bon nombre de parents et de travailleurs sociaux.
Mais la vie s’arrête-t-elle pour autant ?
Pas nécessairement car les initiatives destinées aux jeunes sans qualification et notamment pour les 16-25 ans sont nombreuses. Les pistes à explorer sont multiples, à commencer par l’apprentissage qui est encore trop peu développé.
Beaucoup de formations proposés à ces jeunes sont subventionnées par l’état ou la région et nombreux sont ceux qui trouvent un emploi à l’issue de ces formations qualifiantes ou même parfois diplômantes.
Cette seconde chance n’est pas à négliger …
4. Choisir un métier, c’est choisir sa vie d’adulte
Et il convient de ne jamais perdre de vue cette réalité là.
Certes, il faut composer avec le chômage. Il faut se montrer prudent. Il faut éviter les pièges et les formations qui ne mèneront nulle part. La réalité du monde du travail laisse peu de place aux rêves.
Mais cela doit-il être le seul message à délivrer à nos jeunes ?
Lorsqu’on a 16 ans, on est parfois très éloigné de ces préoccupations là et on s’interroge souvent plus sur sa vie et sur le sens qu’on veut lui donner.
Quand on prend le temps de parler avec ces jeunes, on s’aperçoit que leurs questions ou même leurs angoisses sont beaucoup plus « existentielles » :
« Pour quelle raison suis-je là ? »
« Que vais-je apporter à ce monde là ? »
« Qu’est-ce qui pourrait me rendre profondément heureux ?»
« Quel sens donner à ce monde qui m’entoure ? »
C’est aussi à ces questions là qu’il va falloir se confronter si nous souhaitons établir un vrai dialogue avec nos enfants et les guider au mieux dans leurs choix.
(*) VAE : Validation des Acquis d’Expérience – Dispositif permettant à des adultes de faire valider leur expérience professionnelle pour obtenir un diplôme.
Dossier et texte :Béatrice VICHERAT
Béatrice Vicherat: beatrice.vicherat@gmail.com
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