Dernière modification de l’article le 22 juillet 2019 par Admin
Construire sur ce que l’on a déjà mémorisé. Sur quels principes le fonctionnement de la mémoire repose t-il ? Comment cela fonctionne ?
Le caractère associatif de la mémoire
L’apprentissage est la principale activité du cerveau, c’est-à-dire modifier constamment sa structure pour mieux refléter les expériences rencontrées. Apprendre, c’est donc augmenter la palette de ses réponses comportementales possibles. Ce gain de connaissance, de compréhension ou de compétence est rendu possible par les éléments mémorisés suite à cet apprentissage.
Or l’une des caractéristiques les plus fondamentales de la mémoire est son caractère associatif. Cela veut dire qu’on retient mieux lorsqu’on peut relier la nouvelle information à des connaissances déjà acquises et solidement ancrées dans notre mémoire. Celles-ci constituent alors une sorte de trame sur laquelle peuvent plus facilement se greffer les nouvelles connaissances.
Par conséquent, prendre du temps afin de trouver ce qui peut relier une nouvelle information à une ancienne est donc très payant en bout de ligne.
Besoin de sens
Par exemple, si l’on vous présente plusieurs nouvelles personnes, il est plus facile de retenir leur nom si l’on associe immédiatement quelque chose de significatif pour nous à chacun d’eux (Marie a une robe bleu marine, Paul a une barbe comme mon oncle Paul, Carmen a un long cou comme un cormoran, etc.). La couleur bleu marine, l’oncle Paul ou le cormoran sont des images mentales déjà bien engrammées dans notre cerveau et leur lien phonétique ou symbolique avec les nouveaux noms constitue un truc mnémotechnique bien connu.
Même si cela peut sembler contre-intuitif d’ajouter des éléments de plus à de nombreux autres nouveaux éléments à apprendre, plusieurs études montrent que plus l’encodage est élaboré durant l’apprentissage, plus les nouvelles données seront retenues facilement. C’est alors un cercle vertueux.
En terme neuronal, les nouvelles assemblées de neurones peuvent ainsi utiliser des assemblées déjà bien constituées pour s’y connecter, et l’activation routinière de l’ancienne assemblée permet plus facilement d’activer la nouvelle qui vient de s’y associer.
Dossier / Texte : Bruno Dubuc Le cerveau à tous les niveaux
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