Dernière modification de l’article le 14 juin 2016 par Admin
Est-ce que les enfants ont une si bonne mémoire que cela ? Voici quelques idées reçues.
Une mémoire pas si formidable
La plupart des gens pensent que la mémoire des enfants est meilleure que celle des adultes et les observations présentées à l’appui de cette idée sont multiples, la facilité à mémoriser des poèmes ou des chansons à l’école, la mémoire dans des jeux tel le Memory… mais dans ces observations, il n’y a pas de contrôle, de l’âge, de la qualité du rappel, de l’entraînement de l’enfant. Si bien que les expériences sont nécessaires et révèlent bien des surprises !
La première des surprises est que les petits n’ont pas une mémoire si formidable que cela. En effet les expériences de laboratoire ou à l’école confirment toutes, depuis un siècle, que plus l’enfant devient grand et meilleure est sa mémoire ; par exemple, les performances les plus importantes sont atteintes par les adolescents et jeunes adultes, entre 15 et 25 ans comme le démontrent les tests comme celui de Wechsier (1956 ; édition américaine, 1944)- Plus impressionnant encore est l’absence de souvenirs dans la prime enfance (jusqu’à 3 ans environ).
Une mémoire composée de modules (ou mémoires spécialisées)
Cependant, une deuxième surprise vient des découvertes récentes montrant que la mémoire n’est pas unique mais composée de modules ou mémoires spécialisées. Or l’évolution des aspects imagés et verbaux est très différente. Ainsi, la mémoire purement visuelle (se rappeler l’emplacement de ronds sur une grille) évolue peu des enfants à l’âge adulte tandis que le vocabulaire ne cesse de croître, d’environ 4500 mots vers l’âge de 7 ans jusqu’à 25000 vers l’âge de 15 ans. Ainsi s’expliquent rétrospectivement les paradoxes de nos souvenirs.
Nous allons nous souvenir de « clichés » d’une maison, d’une vieille porte avec de la mousse, mais sans nous rappeler ce que nous faisions à cet endroit et avec qui.
Apprentissages sensori-moteurs
Troisième surprise, le cerveau semble apprendre plus vite lorsqu’il s’agit d’apprentissages sensori-moteurs, comme cela a été démontré pour le violon, ce qui correspond cette fois au stéréotype de l’enfant qui apprend mieux que l’adulte…
Texte et extrait : Alain LIEURY
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