Dernière modification de l’article le 12 janvier 2025 par Admin
Qu’est-ce qui transforme une salle de classe en un champ de bataille ou en un havre de paix ?
Est-ce la qualité des explications ? La clarté des consignes ? Non. C’est bien plus subtil.
C’est l’intention.
Qu’est-ce que c’est ? Je vous explique.
Chaque mot, chaque regard, chaque geste à l’égard de vos élèves porte une charge émotionnelle. Cette énergie, souvent invisible, agit pourtant comme un aimant. Elle attire la compréhension ou repousse l’attention.
Oui, vous allez probablement me prendre pour un vulgaire gourou hippie type « New Age » des années 70 !
Pourtant c’est très sérieux.
Article et texte écrits par Jean-François MICHEL Auteur « Les 7 profils d’apprentissage » Éditions Eyrolles 2005, 2013, 2019 et 2024
Le Dr Masaru Emoto, célèbre pour ses expériences sur l’eau, a démontré que les intentions positives et négatives influencent directement la structure cristalline des molécules d’eau.
Quel lien avec l’humain ? Simple : celui-ci est composé à plus de 60 % d’eau.
Comme pour l’eau, vos paroles et vos intentions résonnent littéralement dans les élèves.
Imaginez-vous parler à une classe stressée avant un examen. Si votre discours est teinté d’inquiétude ou de reproches, vous amplifiez le chaos intérieur des élèves.
Mais si vous posez une intention bienveillante et motivante, vous les aidez à retrouver leur équilibre.
N’avez-vous pas vécu une expérience similaire ?
L’Effet Rosenthal (ou effet Pygmalion) et les Cristaux d’Emoto : quand vos croyances façonnent la réussite
Allons plus loin que la simple intention que je viens d’évoquer. Et si vos attentes transformaient littéralement la réalité de vos élèves ?
Cette idée n’est pas une simple métaphore. Elle repose sur des recherches scientifiques fascinantes et sur des expériences qui changent notre façon de comprendre l’apprentissage. Deux concepts en apparence différents — les travaux du Dr Masaru Emoto sur les cristaux d’eau et l’effet Rosenthal (ou effet Pygmalion) — se rejoignent pour révéler un secret puissant : vos croyances et intentions modèlent la réalité.
L’effet Rosenthal, également connu sous le nom d’effet Pygmalion, nous emmène un pas plus loin. En 1968, les psychologues Robert Rosenthal et Lenore Jacobson ont mené une expérience dans une école primaire. [Pour en savoir plus]
Ils ont dit aux enseignants qu’un test d’intelligence avait identifié certains élèves comme ayant un potentiel exceptionnel.
En réalité, ces élèves avaient été choisis au hasard.
Quelques mois plus tard, ces mêmes élèves avaient significativement progressé — non parce qu’ils étaient réellement plus intelligents, mais parce que leurs enseignants croyaient en eux.
Pourquoi ?
Les enseignants, inconsciemment, avaient :
- Adopté un comportement plus bienveillant. Ils étaient plus patients, plus encourageants.
- Offert plus d’opportunités d’apprentissage. Ils donnaient davantage de temps et d’attention à ces élèves.
- Transmis une confiance implicite. Le simple fait de croire en leur réussite avait transformé leur environnement d’apprentissage.
L’intention : le GPS invisible de votre pédagogie
Imaginez une boussole. Si elle est mal orientée, même le chemin le mieux tracé vous mène à l’opposé de votre destination. C’est exactement ce qui se passe en classe ou en formation lorsque votre intention est floue ou négative.
Votre intention guide tout.
Prenons une situation que vous avez sans doute déjà vécue : un élève arrive en retard, sans ses affaires. Vous avez deux options :
1️⃣ Réagir avec frustration : « Encore toi ? Tu te fiches du cours ou quoi ? »
2️⃣ Ou poser une intention claire et bienveillante : « Comment puis-je l’aider à se responsabiliser ? »
La première réaction crée un mur. L’élève se referme.
La seconde ouvre une porte. Vous devenez un allié, pas un adversaire.
Imaginez un chef d’orchestre. Il agite sa baguette, mais ce n’est pas le geste en soi qui fait naître la musique. C’est l’énergie qu’il insuffle à chaque mouvement, sa passion qui transcende la technique. En pédagogie, c’est exactement la même chose.
Ce qui compte, ce n’est pas seulement ce que vous dites, mais l’énergie avec laquelle vous le dites.
Même si la méthode a été sujette à débat, l’expérience de Mehrabian et Wiener en 1967. montre que la communication est non verbale à 93% et verbale à seulement 7%. [3]
En résumé : votre message passe essentiellement sur le comment vous le dite et finalement très peu sur les mots.
Bref on revient à l’intention et à l’énergie qui constituent, paradoxalement, le fond du message et les mots que la forme sémantique.
Ce constat et cette expérience de Mehrabian et Wiener en 1967 sont devenu une loi de base des professionnels de la communication.
Deux scénarios, deux mondes
Prenons une situation courante : vous entrez dans votre classe après une matinée chaotique.
1️⃣ Premier scénario : l’énergie parasite.
Vous êtes fatigué(e), frustré(e). Sans même vous en rendre compte, votre ton est plus sec, vos gestes plus brusques. Vous dites : « Sortez vos cahiers, on commence ! »
Vos mots, en apparence neutres, portent pourtant une charge négative. Les élèves la ressentent immédiatement. Certains baissent les yeux, d’autres commencent à chuchoter ou se tortillent sur leur chaise. Vous les perdez avant même d’avoir commencé.
Pourquoi ?
Parce que l’énergie que vous avez apportée dans la salle est comme une onde de tension.
2️⃣ Deuxième scénario : l’intention consciente.
Avant d’entrer, vous prenez une minute pour vous recentrer. Vous respirez profondément. Vous vous répétez :
« Aujourd’hui, je vais transmettre calme et encouragement. »
Vous ouvrez la porte avec un sourire sincère, même si la journée a mal démarré. Votre voix est douce mais ferme :
« Bonjour à tous. Installez-vous tranquillement. Aujourd’hui, on va explorer quelque chose d’intéressant ensemble. »
Le résultat ? L’atmosphère change immédiatement. Les élèves, même ceux qui habituellement perturbent, captent cette énergie paisible. Ils se calment, deviennent plus attentifs. Pas par magie, mais parce que vous avez aligné vos paroles à une intention positive.
Pourquoi cette différence est-elle si puissante ?
Vos élèves ne réagissent pas seulement à vos mots. Ils ressentent votre état d’esprit, même sans que vous le verbalisiez. Les enfants, comme les adultes, sont des éponges émotionnelles. Votre énergie devient leur point de référence.
Avec une intention négative :
- Vous projetez de la tension, et cette tension devient contagieuse.
- Les élèves se sentent jugés, même si vous ne dites rien de blessant.
Avec une intention positive :
- Vous leur offrez un cadre rassurant où ils se sentent compris et valorisés.
- Ils deviennent plus réceptifs, non parce qu’ils doivent vous obéir, mais parce qu’ils se sentent en sécurité émotionnelle.
Un exercice simple à essayer dès demain
Voici un défi pour vous :
- Avant d’entrer en classe, ou avant de lancer une formation, prenez 30 secondes pour respirer profondément.
- Posez-vous cette question : « Quelle énergie ai-je envie de transmettre aujourd’hui ? »
- Répétez une intention en lien avec cet objectif, comme :
- « Je vais créer une ambiance calme et propice à l’apprentissage. »
- « Je vais aider mes élèves à se sentir capables. »
Ce n’est pas un effort, c’est une habitude
Au début, poser une intention consciente peut vous sembler artificiel. Mais, avec le temps, cela devient une seconde nature. Tout comme un musicien accorde son instrument avant de jouer, vous accordez votre énergie avant chaque interaction.
Et ce qui est fascinant, c’est que cette simple pratique ne transforme pas seulement vos élèves ou vos coachés. Elle vous transforme aussi. Vous devenez plus aligné(e), plus serein(e), et chaque journée, même la plus difficile, prend une couleur différente.
Alors, demain, quand vous ouvrirez la porte de votre classe, quelle énergie allez-vous décider de transmettre ?
Comment poser une intention claire et transformer vos interactions
Vous vous apprêtez à entrer en classe ou à rencontrer un parent d’élève. Vous êtes prêt(e), vos documents sont en ordre, mais avez-vous réfléchi à l’énergie que vous souhaitez transmettre ?
Une intention claire n’est pas un simple détail : c’est le socle invisible qui conditionne toute interaction. Voici trois étapes puissantes pour transformer votre pratique et devenir plus qu’un simple transmetteur de savoir.
1️⃣ Posez-vous la bonne question : Quelle est ma mission dans ce moment précis ?
Avant de parler, d’agir ou même de réfléchir à une solution, prenez une seconde pour poser cette question essentielle :
« Pourquoi suis-je ici ? »
Cette question simple, mais puissante, redirige immédiatement votre énergie. Elle vous force à clarifier votre rôle et à aligner votre comportement avec votre véritable objectif. Trop souvent, nous réagissons sous l’effet du stress ou de l’urgence, ce qui nous pousse à nous éloigner de ce qui compte vraiment.
Un piège courant : réagir plutôt que réfléchir
Prenons un exemple : un élève bavarde sans cesse et perturbe la classe. Votre première impulsion pourrait être de rétablir l’ordre :
« Stop, on se tait ! »
Ce réflexe, bien que compréhensible, est souvent perçu comme autoritaire. Résultat ? Vous obtenez un silence temporaire, mais l’élève se sent jugé, voire humilié, et risque de réitérer son comportement.
Une approche différente : comprendre avant d’intervenir
Demandez-vous :
« Quelle est ma mission dans cette situation ? Faire taire cet élève ou comprendre pourquoi il agit ainsi ? »
En choisissant de comprendre, vous ouvrez un dialogue constructif. Vous pourriez dire :
« J’ai remarqué que tu parles beaucoup aujourd’hui. Est-ce que quelque chose te préoccupe ou te distrait ? »
Ce simple changement de posture apaise la tension et montre à l’élève que vous le voyez comme une personne, pas comme un problème.
Exemple concret :
Lors d’une réunion avec un parent d’élève difficile, entrez avec cette intention claire :
« Je vais montrer que nous travaillons dans le même camp pour le bien de l’enfant. »
Cette intention modifie immédiatement votre posture. Au lieu de défendre vos points, vous cherchez une solution collaborative. Et, croyez-moi, les parents le ressentent.
2️⃣ Ancrez votre intention dans des gestes simples
Une intention claire ne doit pas rester un concept abstrait. Elle doit se traduire en actions visibles, tangibles, qui alignent vos pensées et votre comportement.
Comment ancrer votre intention ?
- Prenez une minute pour vous recentrer.
Avant d’entrer en classe ou dans une réunion, arrêtez-vous. Respirez profondément. Laissez vos préoccupations personnelles de côté et répétez mentalement votre intention.- « Aujourd’hui, je vais transmettre calme et encouragement. »
- « Je veux que mes élèves se sentent valorisés. »
- Utilisez une phrase-clé comme boussole.
Gardez une phrase positive en tête tout au long de la journée. Elle deviendra votre guide, un rappel constant de votre mission.- Exemple : « Aujourd’hui, je rends mes élèves fiers d’eux. »
Un petit geste, un grand impact
Imaginez que vous entrez en classe. Avant de parler, vous prenez quelques secondes pour sourire à vos élèves. Rien de spectaculaire, mais ce sourire donne le ton. Il dit :
« Je suis heureux/se d’être ici avec vous. »
Les gestes simples, comme un sourire, un ton apaisant ou une posture détendue, amplifient votre intention. Ils envoient des signaux non verbaux qui rassurent et motivent vos élèves.
3️⃣ Observez les résultats : devenez un détective du positif
Poser une intention claire est une chose. Mais pour progresser, il est essentiel de mesurer son impact. À la fin de chaque journée, prenez quelques minutes pour réfléchir :
- Comment votre intention a influencé la dynamique de votre classe ?
- Les élèves étaient-ils plus calmes, plus attentifs ?
- Avez-vous remarqué des comportements différents chez certains d’entre eux ?
- Quelles ont été leurs réactions ?
- Ont-ils été plus ouverts à vos consignes ?
- Ont-ils exprimé davantage d’idées ou posé plus de questions ?
Pourquoi cette réflexion est cruciale ?
Elle vous aide à prendre conscience de l’effet de vos intentions, même dans les petits détails. Vous réalisez que ce ne sont pas uniquement vos compétences ou vos connaissances qui font la différence, mais l’énergie que vous mettez dans chaque interaction.
Vous êtes humain avant tout
Mais soyons honnêtes : vous êtes humain. Vous avez le droit d’être fatigué(e), contrarié(e), ou même de traverser une période où les soucis personnels prennent le dessus.
Qui n’a jamais eu un week-end compliqué ou une mauvaise nuit de sommeil ? Vous n’êtes pas un robot programmé pour la positivité 24 heures sur 24.
Le but n’est pas de nier vos émotions
Ce serait artificiel et contre-productif. Se forcer à sourire quand tout va mal peut même accentuer votre stress ou votre frustration. En revanche, l’objectif est de comprendre l’impact que vos émotions, même involontaires, ont sur votre environnement.
Ce constat n’a rien de culpabilisant. Au contraire, il est libérateur : si votre énergie influence l’ambiance, cela signifie que vous avez aussi le pouvoir de la transformer.
L’intention consciente est votre outil. Ce n’est pas une recette magique pour effacer une mauvaise humeur, mais une manière de reprendre les rênes. Prenez une minute avant d’entrer en classe ou en réunion pour poser une intention claire :
- « Aujourd’hui, je vais rester calme, quoi qu’il arrive. »
- « Je vais transmettre de la clarté et de la patience. »
- « Même fatigué(e), je vais offrir un espace serein pour mes élèves. »
Vous ne changez pas votre état émotionnel instantanément. Mais en choisissant une intention, vous évitez de laisser vos émotions contrôler vos actions. Vous devenez acteur/actrice de l’ambiance que vous créez.
Un exemple concret : quand tout semble aller de travers
Imaginez cette situation :
Vous avez mal dormi, votre voiture est tombée en panne ce matin, et vous êtes arrivé(e) en classe avec 10 minutes de retard. Votre instinct ? Entrer en vitesse, poser vos affaires avec un soupir agacé et dire :
« Bon, on s’y met ! Je n’ai pas de temps à perdre aujourd’hui. »
Le résultat ? Les élèves ressentent votre stress, et cela amplifie le leur. Ils deviennent plus réactifs, moins concentrés.
Mais si vous prenez 30 secondes avant d’entrer pour respirer profondément et poser une intention comme :
« Je suis fatigué(e), mais je vais rester patient(e) et présent(e) pour eux. »
Quand vous entrez, vous souriez légèrement, dites calmement :
« Bonjour tout le monde. Je suis un peu en retard, mais on va prendre un bon départ ensemble. Merci de votre patience. »
Le résultat ? Vos élèves ressentent cette énergie apaisante. Au lieu de capter votre stress, ils captent votre volonté de bien faire malgré les difficultés. Et cette énergie les inspire à mieux se comporter.
L’intention n’est pas une injonction à la perfection
Poser une intention consciente ne signifie pas devenir parfait(e). Vous resterez humain(e), avec vos hauts et vos bas. Et c’est très bien ainsi. Ce que l’on attend de vous, ce n’est pas un sourire forcé ou une attitude artificielle. C’est une authenticité bienveillante.
Vous pouvez dire à vos élèves :
« Ce matin, je ne suis pas en pleine forme, mais je vais faire de mon mieux pour qu’on passe un bon moment ensemble. »
Ils comprendront. Mieux encore, ils apprécieront votre honnêteté. Car vous leur montrez qu’être humain, avec ses faiblesses, n’empêche pas d’agir avec intention et responsabilité.
Une invitation à expérimenter
Demain, essayez ceci :
- Prenez une minute pour reconnaître votre état émotionnel. Êtes-vous fatigué(e) ? Irrité(e) ? Débordé(e) ?
- Posez une intention simple et réaliste :
- « Je vais rester calme malgré la fatigue. »
- « Je vais offrir de l’écoute, même si je me sens pressé(e). »
- Notez cette intention sur un post-it ou dans votre agenda. Gardez-la en tête tout au long de la journée.
Puis, observez. Observez comment cette simple pratique change votre posture, et comment vos élèves ou interlocuteurs réagissent différemment.
Sources et références
[1] Effects of Distant Intention on Water Crystal Formation: A Triple-Blind Replication – https://www.researchgate.net/publication/255669110_Effects_of_Distant_Intention_on_Water_Crystal_Formation_A_Triple-Blind_Replication
https://shs.cairn.info/psychologie-positive–9782100794072-page-217
[2] L’intelligence émotionnelle des plantes – Cleve BACKSTER – https://www.editions-tredaniel.com/lintelligence-emotionnelle-des-plantes-p-8761.html
Quand les plantes ressentent nos intentions : https://www.inexplore.com/articles/Quand-les-plantes-ressentent-nos-intentions
[3] Le mythe du langage corporel
« 93 % de toutes les communications sont-elles réellement non verbales ? » https://www.psychologytoday.com/intl/blog/surprise/202003/the-body-language-myth
Mehrabian, A. et Wiener, M. (1967). Décodage des communications incohérentes. Journal of Personality and Social Psychology, 6(1), 109–114. https://doi.org/10.1037/h0024532
Tout simplement passionnant!
Bonjour,
Merci! pour votre message
Jean-François