Dernière modification de l’article le 13 juillet 2018 par Admin
D’abord, c’est quoi la procrastination, et comment opère-t-elle? Selon le dictionnaire Larousse, la procrastination est la tendance pathologique à différer, à remettre l’action au lendemain. Voici les 7 étapes et 2 erreurs à éviter pour vaincre la procrastination et la paresse; et rester motivé.
Par Jean-François MICHEL (Auteur des 7 profils d’apprentissage Éditions Eyrolles 2005 et 2013) et Gervais Kamga du site ABC champions.com
Vous avez peut-être un projet qui vous tient à cœur et que vous voulez réaliser. Mais vous hésitez à vous lancer. Ou alors vous avez commencé, mais vous en êtes toujours dans la phase de commencement. Et le temps court et passe si vite. Mais du temps, il semble que vous n’en ayez pas assez pour avancer plus vite sur ce projet qui tarde à se réaliser. C’est alors que vous culpabilisez, que vous semblez « scotché » par le quotidien.
Voici une autre situation, assez courante également.
Vous avez un travail à réaliser (révision d’examen, remplir des documents administratifs…) et vous avez tendance à repousser au lendemain. Parce que demain il sera encore temps de le faire. Et bien sûr, le lendemain, vous aurez bien mieux à faire. Alors vous décidez de repousser encore et encore en vous disant qu’il y a encore de la marge. Cela vous réconforte, jusqu’au jour où il faudra vous y mettre. Et ce jour-là vous êtes dans l’urgence, dans le stress. Et pour sûr, il y a des chances pour qu’il vous manque LE document nécessaire à joindre.
Vous avez certainement vécu l’une de ces 2 situations, bien plus courante qu’il n’y paraît. Savez-vous que près de 39% des Français s’y prend le dernier jour pour faire leur déclaration d’impôt [1]. Ou encore que 12% des habitants de la région de la Gironde, ne réclame pas leurs prestations CAF auxquelles ils ont droit [2]. Le responsable de tout ça : la procrastination.
Une vraie maladie donc
Tout est dans la définition. La procrastination est une vraie pathologie. Une maladie endémique, qui empêche la plupart des gens d’accomplir leurs projets et réaliser leurs ambitions. Ils sont (presque) toujours en train de remettre à demain les choses qu’ils doivent faire aujourd’hui pour accomplir les dits projets, et une fois que demain arrive, ils remettent encore à demain, et demain, ils remettent encore à demain…et de fil en aiguille, le temps passe, passe, passe…Voilà 5 mois, 1 an, 3 ans, 6 ans, 10 ans, 20 ans qu’ils remettent à « demain ». Et quand ils se rendent compte de tout le temps qui s’est écoulé depuis qu’ils ont programmé de réaliser leur projet, c’est encore les regrets, les remords comme souvent…et pendant ce temps, les vrais gagnants avancent. Les champions, ceux qui savent qu’il ne faut jamais remettre à demain, avancent à grand pas.
La question du jour est donc de savoir comment vaincre cette maladie de la procrastination, se motiver, et arrêter de remettre toujours à demain. Comme nous l’a demandé la jeune fille dans son message. Voici une solution assez complète, en 7 étapes clés. Suivez-la à la lettre, au moins tout au long des 2 à 6 mois qui suivent. Appliquez-vous, et vous nous en donnerez des nouvelles. Alors pour vaincre la procrastination :
1. Ayez des ambitions, et définissez clairement vos objectifs
Quelles sont vos ambitions?
Devenir médecin demain? Devenir pilote? Devenir un acteur de cinéma? Créer une compagnie dans votre domaine? Décrocher l’emploi de vos rêves après vos études?
Rêvez grand, ayez des ambitions (et des vraies !). Les vraies ambitions sont celles qui vous paraissent même impossibles au début, mais pour lesquelles vous êtes motivé et prêt à vous battre sans relâche, et jusqu’au bout ! Si vous êtes étudiants, n’étudiez plus pour étudier, mais étudiez parce que vous voulez réaliser ces objectifs et vous verrez, les choses vont changer. Tout commence par là.
Si vous avez des ambitions et toute votre vie désormais est de tout faire pour les réaliser, la procrastination ne pourra rien contre vous. Et une fois votre ambition et vos objectifs définis, dites-vous, chaque jour qui se lève « je dois me battre encore aujourd’hui pour faire un pas de plus vers la réalisation de mon rêve, et pour cela, je dois travailler pour y faire un pas de plus ».
2. Travaillez sur votre motivation et commencez par les tâches les plus désagréables (Loi de Laborit)
Il vous sera très difficile de vaincre la procrastination si vous n’êtes pas assez motivé. Sans motivation, vous continuerez de toujours remettre à demain, parce que sans cette motivation justement vous ne voyez pas pourquoi vous devriez faire de grands efforts et quelques sacrifices pour continuer malgré les difficultés. D’ailleurs, pourquoi s’efforcer à faire quelque chose pour laquelle on n’est pas motivé? Pouvez-vous par exemple, dans le but de faire avancer votre projet, vous lever à 4h du matin chaque jour pendant des semaines ou des mois, vous coucher tard le soir, rester à la maison à étudier ou travailler sur le projet, alors qu’il y a plein de distraction tout autour…le tout sans être motivé? Sûr que NON.
Et fort heureusement, la motivation se travaille, et surtout s’entretient.
La loi de Laborit vous connaissez ? C’est une loi issue des recherches du médecin chirurgien et neurobiologiste Henri Laborit [3] . Elle est bien connue (injustement) sous le nom de « loi du moindre effort ». J’imagine que cela vous parle. Les recherches de Laborit ont montré que l’être humain a tendance à commencer par la tâche qui lui fait le plus plaisir et à repousser celle qui est la plus douloureuse. Bref, nous avons tendance « à chercher la satisfaction immédiate » et à « fuir le stress ».[4]
Vous vous souvenez que 39% des Français remplissaient leur déclaration d’impôt le dernier jour. Cela paraît logique au regard de la loi de Laborit puisque pour 38% des Français, remplir sa déclaration d’impôts apparaît comme un « calvaire », et même, une « source d’angoisse ». Cette perception de calvaire de la déclaration d’impôt passe même à 55% pour les moins de 35 ans.
Donc prenez l’habitude de commencer par les tâches qui vous sont le plus désagréable et finissez par celles qui vous sont le plus agréable.
Si cela vous est trop difficile, l’astuce est de commencer par découper les tâches désagréables. C’est-à-dire à vous y prendre plusieurs fois. Au lieu de vouloir y passer 1 heure pour finir, commencer par y consacrer 15 minutes 4 jours successifs. Puis lorsque vous aurez pris une certaine habitude, réduisez le découpage en allongeant la durée journalière et en réduisant le nombre de jours.
3. Visualisez votre réussite
Très très important. Vous voulez réussir à vaincre la procrastination, n’est-ce pas? Visualisez votre succès final, voyez-vous (imaginez-vous) ayant déjà réussi. Fermez les yeux, dans un endroit calme, imaginez-vous ayant réussi à appliquer avec succès les conseils dans cet article et imaginez comment, désormais, vous ne remettez plus rien à demain. Imaginez que désormais, quand vous avez un projet, vous le commencez le même soir où il a été donné, et vous y travaillez en continu tous les jours, jusqu’à la fin. Par exemple, pour le projet sur lequel vous travaillez actuellement, voyez comment il ne vous y reste presque plus rien, grâce à votre travail. Voyez-vous ayant complètement changé : vous n’êtes plus le même, les gens sont étonnés de voir comment vous avez changé. Vos parents, vos profs, vos proches, sont fiers de vous. Ressentez toutes ces émotions et signes positifs qui accompagnent votre succès, comme si c’était dans la réalité.
Je peux vous assurer que le fait de visualiser votre réussite, est et sera une source inépuisable de motivation. À chaque fois que les difficultés (qui ne manqueront surtout pas) feront surface, refaites l’exercice, visualisez votre réussite, et surtout, dites-vous que pour y arriver, vous devez continuer de vous battre, continuer de faire ce que vous avez à faire, continuer de faire les efforts,…et la motivation reviendra !
4. Apprenez à avoir horreur de laisser accumuler vos tâches
Dans le livre «les 11 habitudes des étudiants les plus performants et les plus efficaces», [5] il est expliqué comment une des habitudes des étudiants qui réussissent brillamment dans leurs études, c’est justement d’avoir profondément horreur de laisser trainer leurs cours. Vous devez faire pareil : avoir horreur de laisser trainer les projets et les choses que vous voulez accomplir. Avoir, profondément, horreur de remettre au lendemain tout ce que vous devez pourtant commencer, continuer, ou faire, aujourd’hui même. Détestez cela au plus profond de vous! Voici un extrait du livre, à ce propos :
« Vous devez détester ça au plus profond de vous. Les étudiants qui réussissent le mieux en classe savent qu’une leçon laissée pour le lendemain, c’est une colline de plus qu’on dresse sur son chemin. Plus vous repousser la révision, plus vous accumulez les leçons, et plus vous dressez des montagnes sur votre chemin, avec des pentes toujours plus raides. Et quand ça devient insurmontable… (quel cauchemar)! »
5. Toujours prendre 30 min le même jour, pour commencer
Une fois que vous avez reçu un travail à faire, commencez-le toujours le soir du même, ou au plus tard un jour après, et prenez la décision de continuer. Même si c’est pour faire juste une toute petite partie du dit projet, commencez-le toujours le même soir. Toujours. Ou alors maximum un jour après. Par exemple, vous pouvez lire la documentation là-dessus, ou alors simplement commencer la première action qui est requise pour réaliser le projet. Moi par exemple ce que je faisais dans mes projets en classe, c’était de me demander « qu’est-ce que je peux faire dès ce soir, comme petite action, pour commencer le projet et y passer seulement 30 minutes? ». Je déterminais cette action, puis le soir-même je la commençais ! Juste pour 30 minutes, ou 1 h tout au plus. Ensuite, avant de refermer le tout, je me demandais « que pourrais-je faire demain pour que le projet avance? ». Et, peu importe l’action, même si c’était pour un temps très court, je l’accomplissais ! Cela prend souvent moins d’une heure, mais croyez-moi c’est efficace.
« La meilleure manière de terminer quelque chose, c’est de la commencer »
Note importante: quand vous commencez tôt, et y allez tout doucement, vous produisez le meilleur travail possible. Cependant, quand vous attendez la veille pour y plonger, hum…d’erreurs en erreurs, de panique en panique, et de stress en stress, vous ne produisez qu’une partie de ce dont vous êtes réellement capable. Dommage pour le champion que vous êtes !
6. Mettez-y de la discipline
Savez-vous ce qui a fait la différence entre les deux catégories de gens (ou étudiants), soit ceux qui échouent (parfois lamentablement) et ceux qui réussissent (souvent brillamment)? C’est principalement l’autodiscipline. Tom Hopkins par exemple, le dit sans détour dans son livre Le guide du succès: « Quels que soient leurs efforts, […] qu’ils soient étudiants, chefs d’entreprises, cadres supérieurs ou autres, […] le point commun de tous ceux qui réussissent, c’est l’autodiscipline. » Dans le même livre d’ailleurs, il rappelle très clairement: la différence entre ceux qui réussissent et ceux qui échouent, c’est encore l’autodiscipline.
Et cela va aussi avec la procrastination. Les gens qui se donnent une certaine discipline, savent que lorsqu’on a prévu de faire quelque chose et qu’on la mise dans notre programme, on doit y aller, et la faire ! Ont-ils autant que les autres, le problème avec la procrastination? Non.
7. Et n’abandonnez pas !
Sachez-le, vous allez sûrement commettre une gaffe à une étape, peu importe le niveau que vous avez atteint. Cependant, n’oubliez pas que vous êtes un futur champion, un gagnant en puissance et en pleine phase d’apprentissage. Alors, ne faites pas comme certains qui prennent des prétextes sur leurs erreurs pour abandonner en se disant qu’ils n’y arriveront jamais. N’ABANDONNEZ PAS, N’ABANDONNEZ JAMAIS. Même si c’est difficile pour vous, même si vous n’y arrivez pas du premier coup, le simple fait de l’avoir essayé est déjà un progrès. Relevez-vous, recommencez la lecture de l’article, reprenez au point 1 et repartez de nouveau. Répétez, encore et encore… le succès vous attend!
L’erreur n°1 : j’ai raison ou le bais cognitif de confirmation
Inconsciemment et souvent à notre insu, nous cherchons à avoir raison. Vous procrastinez, vous en avez pris conscience. Mais vous voyez beaucoup d’obstacles. L’obstacle qui revient le plus souvent est lié au manque de temps.
« J’ai les enfants à aller chercher et je dois faire les courses. Je n’ai vraiment pas le temps » dira une maman débordée.
« Avec tous ces cours et ces devoirs, je n’ai pas le temps de penser à mes projets de création d’entreprise », dira l’étudiant dépité. Un grand classique.
Conclusion : c’est impossible. Et le cerveau aura pris soin de trouver des éléments (forcément objectifs) pour vous donner raison : en effet c’est bien impossible. Impossible à réaliser ce projet qui me tient tant à cœur, impossible de m’accorder du temps chaque jour pour réviser mes leçons. Voilà, je vous présente le biais cognitif de confirmation. Un biais cognitif est un mécanisme du cerveau, qui fausse la réalité et donc du jugement. Votre cerveau vous donnera toujours les preuves de votre opinion.
Pourtant vous oubliez le temps que vous passez sur Facebook, et autres réseaux sociaux. Vous ne voyez pas non plus le temps passer devant votre série préférée ou la messagerie ouverte x fois dans la journée. Autant de temps « gaspillé » ou que vous pouvez récupérer.
Si vous arrivez à gagner 1h00 par jour, c’est un gain équivalent de 45 journées de 8 heures dans l’année. Un mois et demi de temps disponible ! Si vous repoussez un projet qui vous tient à cœur par manque de temps, pensez à cela.
L’erreur n°2 : le perfectionnisme et la loi de Parkinson
Vous voulez bien faire pour réussir ou parque que vous n’aimez pas vous tromper. Si vous avez une tendance au perfectionnisme vous connaissez ce sentiment.
Le perfectionnisme se justifie aussi par l’impression que plus on accorde de temps à un projet, mieux il sera fait. Cela paraît logique. Il est alors commun de penser que : consacrer 2 fois plus de temps sur une chose à réaliser, celle-ci sera 2 fois mieux faite. Ce raisonnement est faux. C’est que démontrent les travaux de Parkinson [6 et 7] qui débouche sur la loi de Parkinson. Cette loi de se résume ainsi :
Tout travail tend à se dilater pour occuper tout le temps qui lui est imparti.
Qu’est-ce que ça veut dire ? Si vous donnez une semaine pour réaliser un travail qui peut être réalisé en 3 jours, la réalisation du travail donné prendra effectivement une semaine. Et si on prend en compte le bais cognitif de confirmation, il vous sera bien difficile de revenir sur le temps que vous vous donnez alors que celui-ci pourra être réduit.
Mais attention : il ne s’agit pas de fixer des délais de réalisation agressifs ou irréaliste parce que « tout travail se dilate, etc. ». Évitez de tomber dans l’excès inverse. Si le temps de travail peut bien souvent se dilater à l’infini, il ne peut pas se contracter à l’infini. Toute tâche a un temps minimum de réalisation.
Voici une astuce : si vous accordez 1 heure sur une tâche, essayer de la réaliser en un peu moins de temps en cherchant à être efficace.
Vous voilà maintenant armé pour ne plus procrastiner. Commencer par agir dès aujourd’hui. Allez-y pas à pas. Relisez cet article plusieurs fois.
Texte: Par Jean-François MICHEL (Auteur des 7 profils d’apprentissage Éditions Eyrolles 2005 et 2013) et Gervais Kamga du site ABC champions.com
[1] : Enquête réalisée par Opinion Way en 2015 / https://www.ooreka.fr/communique/CP_impots_mai15.pdf pour le site : ComprendreChoisir
[2] Source CAF
[3] Les recherches du Dr; Laborit : https://fr.wikipedia.org/wiki/Henri_Laborit
[4] Henri Laborit « Éloge de la fuite » Poche – 12 février 1985 : https://www.amazon.fr/%C3%89loge-fuite-Henri-Laborit/dp/2070322831
[5] Les 11 Habitudes des Étudiants les plus Performants et les plus Efficaces – https://abcchampions.com/ressources/1948/les-11-habitudes-des-tudiants-les-plus-performants-et-les-plus-efficaces
[6] The Parkinson Law : The Economist, 19 novembre 1955. https://www.economist.com/news/1955/11/19/parkinsons-law
[7] Parkinson’s Law And Other Studies In Administration aux éditions The Riverside Press, en 1957. En français par J. Villehouverte , 1=2, ou les Principes de Mr. Parkinson. (1958)
bonjours et merci pour le super partage. J’apprécie la qualité de votre contenu. on ressent la quantité du travail et la passion que vous y mettez.
J’ai déjà une idée sur cette méthode et je la trouve bien : https://bit.ly/3e5UUhv
Est-ce que vous pensez que votre méthode pourrait m’aider encore plus ?
Bonjour,
Merci pour votre message.
Je ne connais pas cette méthode. Si elle vous convient, je ne peux que vous encourager à la suivre.
Je préfère le terme d’outil, plutôt que de méthode.
J’imagine que oui, voyez le nombre d’établissements scolaires et de formation qui l’utilisent (plus de 2.100 à ce jour). Je suis forcément subjectif. Le mieux est que vous essayez et utilisiez les 7 profils d’apprentissage.
Si vous exercez dans la formation, dans l’éducation, je ne peux que vous recommander de suivre la formation gratuite sur ce sujet. Voici le lien d’inscription : https://www.apprendreaapprendre.com/reussite_scolaire/presentation-fg-7-profils/
En vous souhaitant une bonne journée.
Bien cordialement
Jean-François
Vraiment intéressant je vais me mettre au pas
Merci c est vraiment intéressant et instructif
Merci. Il y a aura d’autres articles
MERCI de partager votre expertise
Merci! C’est beaucoup de travail, mais on est des passionnés 🙂
Bonjour!
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Merci d’avance et belle journée,
Alan
Merci pour vos articles très intéressants et très très motivants. Je vous remercie de bien vouloir m’inscrire à la newsletters.
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merci beaucoup pour vos articles ,ils sont tous très intéressant
[…] Pour lire la première partie de l’article […]
j’ai trouvé cet article très motivant!
Allez !! Je teste —
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