Dernière modification de l’article le 17 décembre 2016 par Admin
Quelles sont les particularités d’un enfant intellectuellement précoce ? Pourquoi ils peuvent être en situation d’échec scolaire malgré leur agilité intellectuelle ? Il est très important de reconnaître un enfant intellectuellement précoce et de savoir comment il apprend afin d’éviter les erreurs dommageable pour sa scolarité.
( Texte et auteur : Béatrice PETIT-JAILLET ) – Pour voir le livre « Élèves précoces : concrètement que faire? »
Sa mémoire est très étendue, mobilisable, efficace, intuitive; l’EIP (Enfant Intellectuellement Précoce) fonctionne par association d’idées et ne voit pas l’intérêt d’apprendre par cœur, sauf pour ce qui l’intéresse: il faut lui montrer que c’est utile, car notre mémoire a du sens.
Alain SOTTO (1) l’explique bien : un poème, un cours, appris dans la perspective de le réciter dans une salle précise, la salle de classe en l’occurrence, sera mieux retenu que s’il est appris sans projeter d’objectif final.
« Des chercheurs se sont intéressés aux stratégies d’apprentissage des élèves les plus doués, en mettant le don entre parenthèses. Tous ces élèves ont expliqué qu’avant d’ouvrir leurs livres ou leurs cahiers, ils se projetaient d’abord dans leur tête, au jour de l’examen. On a découvert que c’était une des conditions de la mémorisation. On retient d’autant plus facilement une information lorsqu’on a le projet de la réutiliser dans le futur. C’est la raison pour laquelle les élèves oublient facilement des pans entiers de leur bachotage, car ces informations étaient conservées uniquement dans le but d’être réutilisées pour un lieu et un jour précis.
La mémoire va peut-être bien garder le souvenir quelque part, mais ne va pas le rendre accessible facilement.
Pour conserver des souvenirs précis, il faut au contraire se projeter dans l’avenir. Par exemple, celui qui mémorise une histoire drôle, c’est celui qui imagine déjà la raconter alors même qu’il ne l’a pas encore entendue. La mémoire, c’est un projet qui allie présent et futur. D’ailleurs, on a découvert que lorsqu’on se remémore un souvenir passé, on active les mêmes réseaux neuronaux que pour se projeter dans le futur. Ce qui confirme que passé, présent, futur ne se découpent pas comme nous avons l’habitude de le faire, mais font partie du même mouvement dans le cerveau. »
Sachons travailler cet apprentissage de mémorisation en aide personnalisée, par exemple, au lycée, ou en groupe de méthodologie, en primaire ou collège.
L’enfant précoce a horreur de l’échec, il préfère ne pas faire ou arrêter plutôt que d’être confronté à l’échec; il faut donc lui faire mémoriser ses réussites, car elles peuvent être utiles lors d’une même situation d’apprentissage : apprendre des verbes irréguliers en langue étrangère est un pensum pour l’EIP (Enfant Intellectuellement Précoce) qui préfère les mémoriser dans un contexte.
S’il réussit un devoir de verbes irréguliers, appris entre camarades, le lui rappeler lors d’une autre situation d’apprentissage afin qu’il imagine la même réussite à l’avenir.
La mémoire nous projette dans le futur, elle n’est pas que du passé !
Comment faire avec un enfant intellectuellement précoce ?
– lui demander ce qu’il sait, ce qu’il a retenu, ce qu’il comprend plutôt que de partir de ses échos, et noter ses réussites dans un cahier.
– proscrire le « quand tu veux, tu peux », car l’EIP peut être dyslexique, et le « dys- » veut souvent, mais ne peut pas toujours… De plus, la mémorisation de l’orthographe d’un mot peut être aussi difficile pour un EIP dyslexique qu’un dyslexique « normal pensant».
Être EIP ne change rien ici, ou plutôt va retarder le repérage de précocité ou de dyslexie.
Si son orthographe est vraiment déficiente, la famille, et les professionnels se focaliseront sur ce trouble et ne penseront pas forcément à la précocité.
Mais l’EIP peut aussi compenser et masquer ses difficultés en lecture ou en orthographe, et donc cacher un trouble pourtant bien réel.
Je me souviens de Raphaëlle, convaincue d’être idiote, car elle ratait parfois ses dissertations en anglais.
Pas très douée pour les langues, au départ, elle était persuadée qu’elle ne réussirait jamais à parler anglais. Avec de l’aide ponctuelle et individualisée, ainsi que du dialogue et de la remotivation -ferments de réussite – le goût pour cette matière s’éveilla et Raphaëlle termina l’année du bac, avec des notes brillantes en anglais… EIle avait accepté d’apprendre du vocabulaire en se mettant dans la situation de devoir le réciter dans la salle du cours d’anglais. Les premières réussites conditionnèrent la suite.
– On peut donner à l’ElP pour mission de rechercher la météo du jour dans tel ou tel pays, ou l’anniversaire d’un événement, historique, culturel, sportif, et de l’exposer devant la classe, en parlant sans notes, afin de prouver que la mémoire a du sens et de l’intérêt. Un orateur qui parle sans ses notes est plus admiré et écouté que celui qui reste le nez collé à ses papiers.
La recherche faite aura du sens pour lui puisqu’il l’accomplira dans le but d’un exercice oral précis et ce travail de mémorisation l’aura entraîné à fournir un effort.
(1) (A. Sotto, Une mémoire pour la vie, lxelles Éditions)
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